31/07/2025 reseauinternational.net  4min #285901

 La Knesset s'apprête à voter une motion pour l'annexion de la Cisjordanie

Fin de partie : Netanyahou prévoit désormais d'annexer Gaza, s'inclinant devant les membres extrémistes de la coalition

par Tyler Durden

Après avoir rendu une grande partie de Gaza inhabitable et déplacé une grande partie de sa population, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou devrait proposer un plan par lequel Israël commencerait à revendiquer certaines parties de Gaza comme territoire israélien, en vue de s'en emparer à terme dans son intégralité. Ce projet - qui bénéficierait du soutien du président Trump, mais susciterait certainement une condamnation internationale - vise à empêcher l'éclatement de sa coalition extrémiste au pouvoir, selon le journal israélien  Haaretz, qui en a été le premier à parler.

Dans le cadre de ce plan, Israël accorderait au Hamas, groupe politique et militant de Gaza, un court délai pour accepter un cessez-le-feu. Si le Hamas refuse les conditions de Netanyahou (qui seront probablement rédigées de manière à garantir ce refus), Israël commencera à annexer des portions de Gaza, en commençant par la zone tampon qu'il a créée le long du périmètre du territoire, avant de revendiquer davantage de terres dans le nord. À terme, l'ensemble de Gaza sera revendiqué comme territoire israélien, répondant ainsi aux souhaits de ministres extrémistes essentiels à la coalition au pouvoir de Netanyahou.

L'un des membres influents de cette coalition est le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, chef du parti Sionisme religieux, qui cherche à rapprocher l'État israélien d'une théocratie. Smotrich est lui-même un colon de Cisjordanie qui milite depuis longtemps pour l'annexion de ce territoire. En mai, Smotrich a déclaré lors d'une conférence de colons que «Gaza sera totalement détruite», ses 2,3 millions d'habitants étant «concentrés» dans l'extrême sud, où ils seront «totalement désespérés», «sans espoir» et «cherchant à se  relocaliser ailleurs pour commencer une nouvelle vie».

Smotrich s'est opposé à la décision de Netanyahou - face à la montée de la malnutrition et de la famine à Gaza, accompagnée d'une condamnation internationale croissante - d'augmenter, même légèrement, l'afflux de nourriture et de médicaments dans la bande assiégée. Un autre ministre de renom, Itamar Ben Gvir, à la tête du ministère de la Sécurité nationale, a fait de même. Il a qualifié la décision de Netanyahou de «capitulation face à la campagne mensongère du Hamas» et a réitéré son exigence de ne laisser aucun flux migratoire vers Gaza, et de voir l'armée israélienne conquérir le territoire et encourager les Palestiniens à émigrer vers d'autres pays. Pour donner une idée de son extrémisme, rappelons que Ben Gvir a décoré sa maison d'une photo de Baruch Goldstein, auteur du massacre de 28 musulmans au Caveau des Patriarches en 1994.

Augmentant la colère de Ben Gvir et Smotrich, Netanyahou a décidé samedi de faciliter une légère augmentation de l'aide (essentiellement cosmétique) - à un moment où les deux hommes étaient censés ne pas être disponibles pour consultation car ils observent tous deux le Shabbat. Ben Gvir a invoqué cette excuse pour agir sans lui, déclarant : «Je suis disponible tout le Shabbat, 24 h/24 et 7 j/7, car je suis ministre de la Sécurité nationale et je reçois des mises à jour en permanence».

Le projet d'annexion de Netanyahou vise à apaiser la dernière tempête politique à sa droite, en particulier concernant  Smotrich, qui aurait déclaré à Netanyahou qu'il «resterait au gouvernement pour le moment» et qu'il «jugerait par ses actes» si l'annexion promise de Gaza se concrétisait.

Selon Haaretz, Netanyahou a assuré ses ministres que le plan d'annexion avait été présenté au secrétaire d'État américain Marco Rubio et que l'administration Trump le soutenait. L'annexion pourrait encourager davantage de gouvernements occidentaux à reconnaître la Palestine comme État. Jeudi, le président français  Macron a annoncé son intention de reconnaître la Palestine lors de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre, et lundi, des informations ont été rapportées selon lesquelles le  Premier ministre britannique Keir Starmer s'est rapidement rapproché de la même démarche, sous la pression de son Parti travailliste et face à un consensus mondial croissant sur le génocide commis par Israël à Gaza.

source :  ZeroHedge via  Marie-Claire Tellier

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