04/09/2025 europalestine.com  4min #289333

 Israël a commencé à effacer la ville de Gaza, dans un silence international inquiétant

Gaza : « Nous préférerions mourir plutôt que partir »

L'occupant israélien prévoit de forcer les habitants de Gaza à se reloger dans des zones limitées, ne représentant que 12 % du territoire total. Mais il se trouve confronté à un refus.

Les zones désignées sont les plus densément peuplées, ce qui accroît la pression sur les ressources de base, les soins de santé et l'approvisionnement alimentaire. Les personnes déplacées sont confrontées à une grave pénurie d'abris, car seule une petite partie des tentes nécessaires a été fournie.

« Nous préférerions mourir plutôt que partir »

Les habitants de Gaza refusent le plus souvent les déplacements forcés d'Israël

Les habitants du nord de Gaza, qui avaient fui les bombardements israéliens vers le sud, n'ont connu que pertes, destructions et abris délabrés, et ils sont déterminés à ne plus revivre cette expérience.

Abu Ahmad, instituteur et père de famille, a décrit les mois d'agression israélienne à Deir al-Balah, dans le centre de Gaza : « Cette expérience nous a marqués à vie... Partir est le choix le plus coûteux. Rester, aussi difficile soit-il, reste le meilleur... Partir maintenant signifierait la disparition définitive de Gaza. Nous ne reviendrons jamais. C'est ce que veut Israël. »

Abu Adel, 50 ans, a ajouté : « Nous ne sommes pas partis la première fois, et nous ne partirons pas cette fois... Je pleurerais ma ville si je la quittais pour ne plus jamais la revoir. »

Les Palestiniens peinent à financer leur propre voyage de déplacement. Le coût du déplacement est exorbitant, selon les habitants. Le simple transport de meubles vers le sud coûte au moins 1 000 dollars. Il faut compter environ 1 000 dollars pour une tente si elle est disponible, et environ 30 à 40 % de commission aux intermédiaires en cours de route.

Et les zones désignées dans le sud sont bombardées comme les autres !

Même les chrétiens refusent de partir

Déclaration commune du Patriarcat Grec Orthodoxe de Jérusalem et du Patriarcat Latin de Jérusalem (Jérusalem, le 26 août 2025)

« Depuis le début de la guerre, les bâtiments de la paroisse Grecque Orthodoxe de Saint-Porphyre et ceux de la paroisse Latine de la Sainte Famille servent de refuge à des centaines de civils. Parmi eux se trouvent des personnes âgées, des femmes et des enfants. Au sein de la paroisse latine, nous accueillons depuis de nombreuses années des personnes porteuses de handicaps, soignées par les Sœurs Missionnaires de la Charité. Parmi ceux qui ont cherché refuge à l'intérieur des murs de ces paroisses, beaucoup sont affaiblis et mal nourris en raison des difficultés des derniers mois. Quitter la ville de Gaza et tenter de fuir vers le sud équivaudrait à une condamnation à mort. C'est pourquoi les prêtres et les religieuses ont décidé de rester et de continuer à prendre soin de tous ceux qui resteront dans les complexes paroissiaux.

Nous ne savons pas exactement ce qui va se passer sur place, non seulement pour notre communauté, mais pour l'ensemble de la population. Nous ne pouvons que répéter ce que nous avons déjà dit : il ne peut y avoir d'avenir fondé sur l'emprisonnement, le déplacement des Palestiniens ou la vengeance. Nous faisons écho aux paroles prononcées il y a quelques jours par le pape Léon XIV : « Tous les peuples, même les plus petits et les plus faibles, doivent être respectés par les puissants, dans leur identité et leurs droits, en particulier le droit de vivre sur leurs propres terres ; et personne ne peut les contraindre à un exil forcé » (Discours aux réfugiés du Chagos, 23.8.2025).

Ce n'est pas la bonne voie. Rien ne justifie le déplacement délibéré et forcé de civils. Il n'y a aucune raison de justifier la détention de civils prisonniers ou en otages dans des conditions dramatiques.

Il est temps de mettre fin à cette spirale de violence, de mettre fin à la guerre et de donner la priorité au bien commun des populations. Il y a eu suffisamment de ravages, tant sur les territoires que dans la vie des gens. Il est temps que les familles de toutes les parties concernées, qui ont longtemps souffert, puissent guérir.

Avec la même urgence, nous appelons la communauté internationale à agir pour mettre fin à cette guerre insensée et destructrice, et afin que les personnes disparues et les otages israéliens puissent rentrer chez eux. »

*Traduit par le bureau des médias du Patriarcat latin

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