Xavier Azalbert, France-Soir
L'Ukraine doit faire face aux soupçons de corruption et aux doutes sur la loyauté de ses élites
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Depuis l'invasion russe de 2022, l'Ukraine dépend massivement des aides internationales, qui se chiffrent en centaines de milliards d'euros, dont pas loin de 45 milliards de la France seule, pour soutenir son effort de guerre et stabiliser son économie. Pourtant, des soupçons croissants entourent la gestion de ces fonds par l'élite dirigeante, centrée autour du président Volodymyr Zelensky. Certains critiques suggèrent qu'une partie de cette aide pourrait être détournée au profit de cercles proches du pouvoir, dans un pays où la corruption reste un problème structurel, même en temps de guerre.
Des allégations circulent selon lesquelles des figures clés du gouvernement, comme Zelensky lui-même, l'ancien commandant en chef Valeri Zaloujny, le chef du renseignement Kyrylo Boudanov, ou encore le maire de Kiev, Vitali Klitschko, pourraient détenir des doubles nationalités – britannique, américaine ou allemande – dans une optique de sécuriser leur avenir à l'étranger après le conflit. Malgré des échanges avec diverses sources internationales, ces accusations paraissent manquer de preuves solides, alimentent les interrogations et les spéculations sur la loyauté de ces dirigeants - un débat interdit sur les médias mainstream français. Les Pandora Papers de 2021 ont révélé que Zelensky possédait des parts dans des sociétés offshore avant son élection, ce qui a renforcé les soupçons sur d'éventuels préparatifs pour une sortie du pays. De même, la nomination de Zaloujny comme ambassadeur au Royaume-Uni en 2024 et les liens de Boudanov avec des services occidentaux, comme le MI6, pour des opérations stratégiques, suscitent des interrogations : ces dirigeants servent-ils pleinement les intérêts ukrainiens, ou préparent-ils une issue personnelle à l'étranger ?
La gestion des aides occidentales est au cœur des controverses. En 2023, un scandale a éclaté concernant la surfacturation de produits alimentaires pour l'armée, impliquant des responsables du ministère de la Défense. Oleksii Reznikov, alors ministre, a été limogé, mais les doutes persistent sur l'ampleur des détournements. Le Bureau National Anticorruption d'Ukraine (NABU) a intensifié ses enquêtes, notamment en août 2025, avec l'arrestation de quatre personnes, dont un député, pour des surfacturations dans l'achat de drones, causant des pertes estimées à plusieurs millions de dollars. Un homme d'affaires influent, lié à des cercles proches du pouvoir, serait également sous le radar pour des transferts de fonds vers des comptes offshore, notamment aux Émirats arabes unis. Des rapports non confirmés évoquent l'acquisition de propriétés de luxe à l'étranger, bien que les preuves concrètes restent limitées.
Ces affaires rappellent des précédents historiques où des dirigeants ou collaborateurs, accusés d'avoir trahi les intérêts de leur peuple, ont fui après un conflit. Par exemple, après la Seconde Guerre mondiale, Pierre Laval, chef du gouvernement de Vichy en France, a tenté de fuir en Espagne en 1945 pour échapper à un procès pour collaboration avec l'Allemagne nazie. Condamné pour trahison, il fut exécuté après son retour forcé. De même, en Irak, après la chute de Saddam Hussein en 2003, plusieurs responsables du régime baasiste, comme Tarek Aziz, ont cherché refuge à l'étranger, bien que beaucoup aient été capturés et jugés. Plus récemment, en Afghanistan, après la prise de pouvoir par les talibans en 2021, l'ancien président Ashraf Ghani a fui aux Émirats arabes unis, emportant, selon des rumeurs non confirmées, des millions de dollars. Ces exemples illustrent un schéma où des élites, confrontées à des accusations de corruption ou de trahison, choisissent l'exil pour éviter les conséquences de leurs actes.
En France, le président Emmanuel Macron continue de soutenir fermement Zelensky et l'Ukraine, malgré une opinion publique de plus en plus sceptique. Selon un sondage récent, 89% des Français souhaitent une solution négociée pour la paix en Ukraine et 62% veulent une réduction ou un arrêt des aides militaires et financières, perçues comme coûteuses dans un contexte économique difficile. Macron, qui a fait de l'Ukraine une priorité de sa politique étrangère, alors qu'avant le conflit, l'Ukraine était considérée comme un des pays les plus corrompus, défend une ligne atlantiste, plaidant pour une aide continue afin de contrer l'influence russe. Ce soutien indéfectible, malgré les critiques internes et les soupçons de corruption entourant l'élite ukrainienne, alimente les débats sur les véritables bénéficiaires de cette aide et sur l'alignement des priorités françaises avec les attentes des citoyens. Au point que 59% des Français estiment que les leaders européens n'en font pas assez pour la paix en Ukraine.
En Ukraine, les tensions autour de la corruption ont atteint un pic en juillet 2025, lorsque le Parlement a voté une loi plaçant le NABU sous la tutelle du procureur général, nommé par Zelensky. Cette décision, perçue comme une tentative de protéger des proches du pouvoir, a provoqué des manifestations à Kiev et des critiques de l'Union européenne. Sous pression, Zelensky a rétabli l'indépendance du NABU, niant toute volonté de bloquer les enquêtes. Cet épisode a ravivé les doutes sur les priorités de l'élite dirigeante : la défense de l'Ukraine face à la Russie ou la préservation d'intérêts personnels ?
Alors que l'Ukraine lutte pour sa survie, pendant que les pertes humaines sont catastrophiques et se chiffrent en centaines de milliers, les scandales de corruption et les rumeurs de doubles nationalités jettent une ombre sur ses dirigeants et leurs intentions. Les citoyens, épuisés par la guerre, exigent une transparence totale dans la gestion des ressources. La question demeure : si certains responsables préparent déjà leur avenir à l'étranger, qui défend vraiment les intérêts du peuple ukrainien ? Comme l'histoire l'a montré, ceux qui privilégient leurs gains personnels au détriment de leur nation risquent de devoir rendre des comptes, que ce soit devant la justice ou l'opinion publique.