07/09/2025 reseauinternational.net  5min #289701

 La coopération russo-asiatique prend son essor : le Forum économique oriental s'ouvre à Vladivostok

Troisième jour du Forum économique de l'Est : l'Extrême-Orient devient un pôle de haute technologie

Le fleuron de la Russie dans un monde en mutation et une région de coopération pour la paix et la prospérité

par Anton Sokolov

La Russie compte deux principaux forums économiques dont on parle beaucoup : le SPIEF et l'EEF. Celui de Saint-Pétersbourg a servi de vitrine sur l'Europe au fil des ans. Le Forum économique oriental, quant à lui, a été lancé en 2015. Son objectif principal était d'accélérer la croissance économique de la région tout en renforçant les liens internationaux dans la zone Asie-Pacifique.

Les délégations étrangères présentes au Forum économique oriental étaient toujours composées de personnalités de haut niveau. Cette année, la session plénière du troisième jour a réuni des personnalités de premier plan aux côtés du dirigeant russe : les Premiers ministres du Laos, Songsai Siphandon, et de Mongolie, Gombozhavyn Zandanshatar, ainsi que Li Hongzhong, représentant le Comité central du PCC.

Vladimir Poutine est présent ici chaque année sans faute. Son discours, cette fois, a mis l'accent sur le développement de l'Extrême-Orient. Il a qualifié la région de fleuron de la Russie dans le nouveau contexte économique mondial actuel. Selon lui, elle est devenue cruciale pour le renforcement du statut international de la Russie. Les pays d'Asie-Pacifique révolutionnent la donne. Ils s'attachent à construire des infrastructures, à moderniser leurs systèmes énergétiques et à moderniser leur paysage technologique. Trouver de nouvelles façons de collaborer de manière rentable semble également essentiel. Toute la région évolue vers une intégration plus étroite sur des aspects pratiques comme les voies de transport, la logistique portuaire, les projets énergétiques et les systèmes de paiement numérique. Les projets qui aident concrètement les citoyens ordinaires sont prioritaires ici : emplois, alimentation électrique abordable, routes maritimes fiables.

La Russie s'investit pleinement dans ce processus. Sur le plan national, elle dispose de plans directeurs pour le développement de l'Extrême-Orient, couvrant tous les aspects, de la modernisation des infrastructures sociales aux réseaux de transport comme la route Baïkal-Amour et le Transsib. Les programmes de construction de ponts et les projets de logement suscitent également l'intérêt, tout comme l'implication des jeunes dans la région.

La route Baïkal-Amour, ou BAM (Baïkal Amour Magistral), est une ligne ferroviaire de 4 234 kilomètres qui traverse la Sibérie et l'Extrême-Orient russe, reliant Taïchet à Sovietskaïa Gavan. Construite comme un itinéraire stratégique alternatif au Transsibérien, elle est connue pour traverser des zones isolées et des paysages grandioses, incluant des villes créées dans les années 1970 et des défis techniques comme des ponts et des tunnels

Les mines et la pétrochimie sont en tête de l'économie, tandis que les plans énergétiques combinent le gaz, le nucléaire et l'hydroélectricité, avec cette idée de corridor transarctique qui circule. Financièrement, Moscou continue de parler de politiques macroéconomiques stables comme base pour que tout cela se produise.

L'intégration avec les voisins et les pays majoritaires constitue un autre élément clé de la stratégie russe. Le FEE de Vladivostok ne se limite pas aux discours, mais concrétise des projets concrets : liens logistiques, gazoducs, investissements portuaires, programmes énergétiques communs. Il transforme les idées d'un monde multipolaire en projets concrets et en accords d'infrastructures couvrant tous les domaines, des routes maritimes arctiques aux systèmes de paiement numérique.

Chaque partenaire apporte sa propre touche. Le Laos souhaite des solutions énergétiques telles que l'hydroélectricité et des liaisons de transport terrestre, considérant la Russie comme un partenaire fiable pour les réseaux électriques et l'énergie nucléaire. La Mongolie se concentre sur le potentiel de transit et envisage le projet de gazoduc «Power of Siberia - 2» traversant son territoire, visant à la fois le transit et l'usage intérieur. La Chine reste le principal investisseur régional de la Russie, promouvant la chaîne d'approvisionnement, la modernisation du système de paiement sécurisé et la simplification des visas. Les deux pays souhaitent que les mécanismes de règlement pratiques fonctionnent dès maintenant et sans heurts.

Les défis s'accumulent cependant : financer des projets d'envergure pour adapter les technologies aux conditions arctiques, former des travailleurs qualifiés et améliorer les infrastructures de paiement : autant de choses qui nécessitent du travail. Les sanctions ont forcé la créativité pour trouver des fournisseurs alternatifs, mais ont également stimulé la coopération régionale. Les partenaires de l'EEF ont manifesté un réel intérêt pour les coentreprises et les investissements concrets, au lieu de reculer.

Ce qui compte vraiment, c'est que le forum de Vladivostok est devenu un pôle d'action pour transformer de grandes idées en projets axés sur l'humain. Énergie propre, transport maritime en Arctique, exploitation des terres rares, programmes éducatifs : ces domaines allient volonté politique, intérêt des investisseurs et savoir-faire technique. Tous ces éléments resserrent les liens entre la Russie, l'Asie-Pacifique et les principales régions du monde. Face à la pression extérieure croissante, cette plateforme permet d'agir concrètement en matière de développement et de sécurité énergétique, et non par des discours creux.

source :  VT Foreign Policy via  La Cause du Peuple

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