par Al-Manar
Le site web américain The Intercept a rapporté que de grands pays occidentaux, dont le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie, la France et le Luxembourg, qui ont récemment rejoint la liste des pays reconnaissant l'État de Palestine continuent cependant d'exporter des armes vers Israël malgré les accusations de génocide à Gaza.
Le magazine explique que la reconnaissance de la Palestine annoncée par ces gouvernements manque de crédibilité, car elle contredit l'afflux continu d'équipements militaires israéliens.
Il rappelle que le Comité des droits de l'homme des Nations unies a conclu la semaine dernière qu'Israël avait commis un génocide dans la bande de Gaza, avertissant que le refus de cesser ses livraisons d'armes constitue une complicité manifeste.
En septembre 2024, Londres a imposé une interdiction partielle sur certaines licences d'exportation d'armes, craignant qu'elles ne soient utilisées pour des violations des droits humains. Cependant, cette interdiction a été limitée à 30 sur 300.
Malgré sa promesse de ne pas envoyer directement de pièces détachées pour le F-35, un rapport d'organisations de défense des droits humains a révélé que le Royaume-Uni continue d'expédier des milliers de bombes, de missiles, de chars et de composants d'armes à feu à Israël.
De son côté, Ottawa a annoncé début 2024 un moratoire sur l'octroi de nouvelles licences aux entreprises d'armement, mais les exportations se sont poursuivies grâce aux licences précédentes, pour une valeur de plus de 94 millions de dollars.
Des explosifs canadiens ont également été acheminés vers Israël grâce à des accords négociés par le gouvernement américain. Un autre rapport a révélé que plus de 400 000 balles et pièces d'avion F-35 ont été expédiées vers Israël entre octobre 2023 et juillet 2025.
Selon The Intercept, la France a livré pour 10 millions de dollars d'équipements militaires au cours des dix-huit derniers mois, notamment des bombes, des torpilles et des lance-roquettes.
Le Luxembourg, qui a récemment reconnu la Palestine, a déclaré que ses exportations vers Israël étaient «uniquement défensives». L'Australie a nié avoir directement envoyé des armes, mais elle continue de participer à la chaîne d'approvisionnement des composants de l'avion F-35 utilisé lors des bombardements de Gaza.
À l'inverse, certains pays européens ont adopté des positions plus strictes. L'Espagne et la Belgique ont imposé des interdictions complètes d'exportations d'armes et d'équipements vers Israël, tandis que la Norvège a retiré ses investissements de 11 entreprises israéliennes liées au programme d'avions de combat.
Nancy Okail, directrice exécutive du Center for International Policy, a déclaré que «la reconnaissance de l'État de Palestine restera symbolique si elle n'est pas accompagnée d'un arrêt des transferts d'armes». Elle a souligné que ce paradoxe révèle un «déficit de responsabilité» entre la rhétorique des gouvernements occidentaux et leurs pratiques réelles.
Elle a également souligné que le soutien inconditionnel des États-Unis à Israël constitue le principal obstacle à toute reconnaissance véritable d'un État palestinien, estimant que les manifestations populaires actuelles en Occident commencent à influencer l'opinion publique et à accroître l'isolement d'Israël.
Le 23 septembre, plusieurs pays, menés par la France, ont officiellement reconnu l'État de Palestine lors du lancement de la Conférence internationale sur la solution à deux États aux Nations unies à New York.
source : Al-Manar