29/09/2025 reseauinternational.net  4min #291972

 Révocation du visa du président colombien Gustavo Petro par les États-Unis

Colombie : Je n'ai pas besoin de votre visa

par Cubadebate

Le président de la Colombie, Gustavo Petro, a répondu samedi à la décision du département d'État des États-Unis de révoquer son visa d'entrée dans le pays en qualifiant cette mesure de réaction à ses déclarations sur le conflit à Gaza et en affirmant qu'il n'a pas besoin de visa parce qu'il est citoyen européen.

Cette révocation, communiquée par les autorités étasuniennes vendredi, s'est produite quelques heures après que le président colombien, pendant son intervention devant des sympathisants pro-palestiniens devant le siège des Nations unies, à New York, ait lancé un appel public aux soldats étasuniens à désobéir aux ordres du président Donald Trump.

Dans un message publié sur X, Petro, s'est adressé directement à Trump et a écrit : «En plus d'un Colombien fier de son pays, qui aime ses beautés tropicales, sa mer et ses montagnes, et toutes ses cultures si belles ainsi que sa nature, je suis un citoyen européen. Je n'ai pas besoin de votre visa, mais je n'irai (aux États-Unis) que quand je serai invité par votre peuple».

Vendredi, lors d'une manifestation à New York, Petro a à nouveau lancé son appel à une force armée mondiale pour «libérer la Palestine». Sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on l'entend dire : «Cette force mondiale doit être plus forte que celle des États-Unis. C'est pourquoi, d'ici, de New York, je demande à tous les soldats de l'armée des États-Unis, de ne pas pointer leurs fusils sur l'humanité». Et il ajoute : «Désobéissez aux ordres de Trump, obéissez aux ordres de l'humanité».

Le département d'État des États-Unis justifie la révocation de son visa diplomatique en disant qu'elle est causée «par ses actions imprudentes et incendiaires».

Pour sa défense, le président colombien, affirme que «ce n'est pas un crime de demander qu'on ne tire pas sur l'humanité. J'ai dit, et ce n'est pas un crime, de ne pas obéir voix, qui ordonne à son armée de tiré sur l'humanité», souligne-t-il dans son message sur X. De plus, il lance un avertissement : «Je vous le dis : ne faites pas lever les armes de votre armée sur l'humanité, parce que l'humanité répondra».

Malgré les tensions, Petro a lancé une invitation particulière au dirigeant des États-Unis, en affirmant que Trump «est le bienvenu en Amérique», et en Colombie, mais, il a accompagné cette invitation d'une condition : «On n'interdit à aucun citoyen des États-Unis d'entrer en Colombie parce que nous sommes libres. Mais aucun criminel de guerre, et encore moins un criminel contre l'humanité n'y entrera».

La visite de Petro à New York avait comme objectif principal sa participation au débat de l'assemblée générale des Nations unies. Dans son discours officiel jeudi, le président a augmenté l'affrontement verbal en qualifiant Trump de «complice du génocide» dans la bande de Gaza.

Cette accusation se produit après qu'une enquête indépendante de l'ONU ait conclu la semaine dernière, pour la première fois, qu'Israël avait commis un génocide contre les Palestiniens à Gaza, une affirmation que le gouvernement Israélien a nié fermement.

Le président colombien a également critiqué fortement la politique antidrogue des États-Unis et accusé Washington d'utiliser la lutte contre le trafic de drogue comme prétexte pour exercer son contrôle sur l'Amérique latine. Pendant cette partie de son discours, la délégation diplomatique des États-Unis a quitté l'hémicycle en signe de protestation.

Cet épisode est le plus récent d'une série de frictions qui ont marqué les relations entre le gouvernement de Petro et le Gouvernement actuel des États-Unis cette année. Le conflit est devenu évident à peine une semaine après le début du second mandat de Trump quand la Colombie a bloqué l'atterrissage de deux vols de l'armée des États-Unis, qui transportaient des migrants colombiens déportés. À cette occasion, Petro avait accusé les États-Unis de traiter les migrants comme des criminels. Après des négociations, le Gouvernement colombien a accepté de recevoir les déportés et envoyé ses propres avions pour faciliter leur retour.

Petro a affirmé à de multiples occasions qu'il possède la nationalité italienne par ascendance. Il y a quelques semaines, il en est venu à affirmer qu'il renoncerait à celle-ci si l'Europe continuait «à soutenir les bombes qui tombent sur Gaza». Peu après son message principal de samedi, le président a précisé, dans une autre publication que, pour se rendre aux États-Unis sans visa, on a besoin d'une autorisation du système électronique d'autorisation de voyage (ESTA) auquel peuvent accéder les citoyens des pays inclus dans le programme d'exemption de visas comme l'Italie.

source :  Cubadebate via  Bolivar Infos

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