Andrea Marcigliano
Source: electomagazine.it
Pax Americana. Donald Trump affirme avoir fourni de nombreuses armes à son ami Netanyahu. Même des armes si sophistiquées qu'il ne savait pas lui-même qu'il les possédait.
Et cela, a-t-il déclaré textuellement, a conduit à la paix à Gaza.
Or, la déclaration de Donald Trump est révélatrice de ce qu'est le concept même de paix pour les Américains. Pas seulement pour l'actuel président, mais pour tous les Américains. Ou plutôt, pour la grande majorité d'entre eux et, surtout, pour les élites qui ont toujours gouverné l'empire occidental.
La paix après la conquête. La pacification d'un territoire conquis et complètement assimilé.
Ce n'est pas tout à fait nouveau, à bien y regarder. Cela rappelle, au fond, la Pax Romana. Le « si vis pacem para bellum » de l'empire le plus durable que l'histoire ait connu.
Mais cette similitude n'est qu'apparente. Les Romains assimilaient les peuples conquis. Ils intégraient leurs élites. Ils romanisaient les croyances et les dieux différents.
Rien de tout cela en Amérique.
Plus de 100 millions d'autochtones, les célèbres Peaux-Rouges ou « (Amér)Indiens », ont été exterminés. Et également dépouillés de leur mémoire, grâce à une machine médiatique, au cinéma et à d'autres moyens qui ont réécrit l'histoire.
Faisant passer le mensonge pour la vérité.
On dira que c'est du passé. Et pourtant, cela rend bien compte de la différence culturelle profonde et radicale entre les anciens Romains et les Américains modernes.
Et mon vieil ami avait probablement raison lorsqu'il m'a dit: les Américains prétendent, avant tout à eux-mêmes, être les héritiers des Grecs et des Romains. En réalité, ils sont les Carthaginois. Une puissance commerciale impitoyable, incapable de ressentir la moindre « pietas ».
Et c'est ainsi que Trump donne voix à cette Amérique/Carthage. Il l'incarne totalement, même avec son soutien sans réserve à Israël. Ou plutôt au sionisme impérialiste de Netanyahu.
Peut-être (mais le doute est permis) ne pense-t-il pas à un génocide total des Palestiniens de Gaza. Comme le voudrait Bibi, en revanche.
Peut-être vise-t-il à les intégrer comme main-d'œuvre dans un nouveau Gaza Resort.
Un no man's land, géré par des sociétés financières dirigées par Tony Blair. Un nom qui est une garantie. Malheureusement.
Et il envisage un avenir merveilleux de plage de luxe pour les riches. Une plage fabuleuse, à condition de ne pas creuser dans le sable. On pourrait y trouver trop de crânes.
Et des souvenirs inquiétants.