Dans la rubrique du noble jour du 22 octobre 2025, l'illustre Craig Murray rapporte la procédure judiciaire à l'encontre d'innocents en Grande-Bretagne. (*)
Les 2 000 innocents sont dans une file d'attente pour leur procès qui n'excédera pas 36 minutes. Ils auront une phrase pour se défendre.
De quoi les accuse-t-on ?
C'est notre sujet depuis longtemps et il n'est pas encore arrivé aux oreilles des puissants. C'est donc un sujet parfaitement d'actualité.
Nous affirmons qu'il faut savoir distinguer les faits des jugements. Que sans se discernement, on patauge dans la psychopathologie. Que les jugements et les faits ne relèvent pas de la même ontologie. Un fait existe, mais un jugement fait exister quelque chose. On a même un joli slogan : "Là où les jugements empiètent sur les faits, c'est la dictature".
La raison pour laquelle tout ceci n'est pas évident pour tout le monde, et que ça les arrange. Ils ont acquis cette habitude. Et c'est surtout un moyen tautologique d'exercer son pouvoir, par le pouvoir, grâce au pouvoir. Et pour soigner ce pouvoir, peu leur importe de pratiquer l'injustice ou même de décimer des peuples entiers.
On a des personnes dangereuses en face de nous qui décident de ce qui est juste ou non, de ce qui est bien ou mal, selon leur bon vouloir, et pour le seul plaisir de se sentir puissants.
Craig Murray, qui a défendu Julian Assange, explique qu'il voit l'exception de venir la règle. Il dit, citons-le : "le simple fait d'éveiller des soupçons constitue une infraction". Il précise : "il valent seulement savoir si un policier à moitié instruit vous a soupçonné".
Il faut noter que le policier a reçu l'instruction d'agir comme il le fait. La fonction de dictateur, lui est déléguée. L'État, lui, n'arrive à la fin que pour signer le jugement. "De façon parfaitement impartiale, uhuh."
Il va s'en dire qu'agir de cette manière est de l'immaturité.
La question revient à savoir comment s'en défendre. En arrière-plan, on s'interroge sur la raison de la loi. Quelle est sa logique ? Est-elle désirable pour le bien de la société ? Mais ce n'est pas le cas.
On ne peut pas répondre par exemple que selon notre opinion, on n'est pas d'accord. Là, tout d'un coup, notre opinion n'a plus aucune valeur. Et quand le jeu est truqué, la réciprocité n'est que de la violence et elle engendre encore plus de violence. C'est ce qu'on appelle un système entropique. Une réciprocité ne marche que si chacun admet les mêmes règles.
Dans les affaires de mœurs, le harcèlement est défini par la victime elle-même. Dès lors, elle peut agir par violence, par méchanceté ou par folie. Et même si on a fait que de la bousculer par mégarde et qu'on s'est excusé, le jugement l'emporte sur les faits, leurs raisons et leurs conséquences. Il suffit de dire : Ce dit type est un fou !", et hop, c'est la taule.
Les jugements sont relatifs, mais les faits sont objectifs. Si on considère les jugements comme objectifs, alors les faits sont dépréciés pour n'être plus que des symboles des jugements.
Pour se défendre, il faut interroger les raisons, les chaînes causales, et surtout la chose à plus basique de toutes dans le monde de la justice : quel est le préjudice ? Est-ce d'avoir impacté la biochimie d'un fou ? Et lui, peut-il prouver que son taux adrénaline a changé ? Et quel intérêt y a-t-il de le savoir ?
Une opinion est un processus mental, et on ne peut accuser l'autre de l'avoir déclenché ; à moins d'avouer n'avoir aucune auto-détermination intellectuelle, et rejeter ses propres opinions comme étant une agression contre soi-même, déclenchée par un autre ; un "ennemi intérieur", comme ils disent.
Chacun est responsable de ses propres opinions, et cela ne concerne que lui. Et on ne peut rien faire pour lui, on ne peut pas le changer, et on ne peut pas essayer de le manipuler, dans l'espoir de déclencher d'autres réactions.
Quoi ? Ils voudraient qu'on les complimentes, et à ce moment-là, on serait récompensé ?
On a donc un état pathologique qui arrose le monde de règles qui déterminent sa folie, et oblige à s'y soumettre et à s'en imprégner. Il demande aux gens d'avoir peur de leurs propres opinions.
C'est un régime de terreur qui, au prétexte de chasser un mal imaginaire, commet un mal qui est bien réel, tangible, démontrable et factuel, puisqu'il emprisonne, il brime, et il ruine des gens un peu au hasard en la foule.
Dans l'espace de temps qui est accordé pour se défendre, on n'aurait même pas pu dire tout cela. Et ça serait tombé dans l'oreille et d'un sourd. Il aurait fallu que chacun dise une phrase d'un corpus global qui aurait été publié. Il faudrait encore que ces concepts entrent dans la culture et qu'ils deviennent une évidence.
Et c'est parce que ça ne l'est pas, que ce crime d'état peut être commis en toute impunité.
(*) Réf : Des procès de 36 minutes et sans jury - Les tribunaux fascistes de masse de Starmer