par Lotfi Hadjiat
Les illusions ont une utilité, elles servent à masquer la longueur du chemin à parcourir dans la réalisation d'un rêve ou d'un destin ; sans ces illusions, on abandonnerait ce rêve ou ce destin. Mais trêve de considérations philosophiques, l'heure est grave, le judéo-christianisme est en péril ! Nous devons le sauver. Il y va de notre humanité. Permettez-moi de rappeler ici brièvement les grandes heures du glorieux judéo-christianisme.
418, Minorque (Îles Baléares, Empire romain d'Occident) : sous l'impulsion de l'évêque Severus, un pogrom entraîne l'incendie d'une synagogue. Les juifs sont forcés de se convertir ou brûlés vifs. Environ 540 conversions forcées sont rapportées, mais le nombre de brûlés reste inconnu. Contexte : accusation de déicide lors de la christianisation de l'île.
638, Tolède (Royaume wisigoth, Espagne) : après la conversion des Wisigoths au christianisme nicéen, des juifs sont brûlés au bûcher sous l'autorité de l'archevêché de Tolède. Ces persécutions, répétées en 633, 653 et 693, s'appuient sur les lois antijuives des conciles de Tolède, accusant les juifs de déicide et d'hérésie. Le nombre de victimes n'est pas précisé.
1171, Blois (France) : 31 à 38 juifs, incluant hommes, femmes et enfants, sont brûlés vifs après une accusation de meurtre rituel d'un enfant chrétien (libel de sang). Cet événement s'inscrit dans le contexte des tensions de la Seconde Croisade, avec des conversions forcées.
1242, Paris (France) : après la Disputation de Paris, où Nicholas Donin accuse le Talmud de blasphème, 24 charrettes de manuscrits du Talmud sont brûlées publiquement. Des juifs impliqués dans la dispute sont exécutés, probablement par le feu, bien que le nombre exact reste inconnu. Cet acte suit l'ordre du pape Grégoire IX.
1278, Toulouse (France) : le rabbin Isaac Malès et d'autres juifs sont brûlés pour avoir enterré un converti chrétien, perçu comme un acte de prosélytisme. Le nombre exact de victimes n'est pas précisé. Contexte : l'Inquisition et la bulle papale Turbato corde (1267) contre les relaps.
1348-1349, Toulon (Provence, France) : 40 juifs sont brûlés vifs, accusés d'avoir empoisonné des puits au début des persécutions liées à la Peste noire.
1349 (janvier), Bâle (Suisse, Saint-Empire) : entre 300 et 600 juifs sont enfermés dans une maison en bois sur une île du Rhin et brûlés vifs, accusés d'empoisonnement de puits. Les estimations modernes réduisent ce nombre à 50-70. Le pogrom est organisé par le conseil municipal.
1349 (janvier), Fribourg-en-Brisgau (Allemagne, Saint-Empire) : des centaines de juifs sont brûlés lors d'un pogrom lié aux rumeurs de Peste noire propagées depuis la Savoie.
1349 (14 février), Strasbourg (France/Allemagne, Saint-Empire) : lors du pogrom de la Saint-Valentin, environ 900 à 2000 juifs sont conduits au cimetière juif, enfermés dans une maison en bois et brûlés vifs. Les survivants sont convertis de force. Les accusations d'empoisonnement persistent malgré l'absence de peste dans la ville et une bulle protectrice de Clément VI.
1349, Erfurt (Allemagne, Saint-Empire) : des juifs sont brûlés lors d'un pogrom accusant les juifs de causer la Peste noire. Le nombre de victimes n'est pas précisé, mais des centaines sont touchées dans la région rhénane.
1349, Zurich (Suisse, Saint-Empire) : des brûlements massifs de juifs ont lieu lors d'un pogrom lié aux accusations d'empoisonnement de puits. Le nombre de victimes reste non précisé.
1349, Aragon (Espagne) : des massacres incluant des brûlements de juifs se produisent pendant les persécutions de la Peste noire, propagées depuis la France. Le nombre de victimes n'est pas précisé, mais des dizaines de communautés sont détruites.
1349, Fulda (Allemagne, Saint-Empire) : un pogrom entraîne le brûlement de juifs, accusés de propager la peste. Le nombre de victimes n'est pas détaillé.
1349, Flandre (Belgique/Pays-Bas, Saint-Empire) : des juifs sont brûlés lors de massacres liés aux accusations de Peste noire. Le nombre de victimes reste inconnu.
1349, Colmar (Alsace, France/Allemagne) : des juifs sont brûlés vifs au «Judenloch» (fosse aux juifs) lors d'un pogrom lié à la Peste noire. Des centaines de victimes sont probables, mais non précisées.
1349, Cernay, Thann, Roderen, Bunhaupt-le-Bas, Issenheim (Alsace, France/Allemagne) : des brûlements massifs de juifs ont lieu dans plusieurs villages alsaciens, dans le cadre des pogroms liés à la Peste noire. Les communautés entières sont souvent anéanties, sans chiffres précis.
1349-1351, Région rhénane (Allemagne, Saint-Empire : Cologne, Mayence, Worms, Trèves, etc.) : environ 350 pogroms, dont beaucoup incluent des brûlements, exterminent 60 communautés juives majeures. Des milliers de juifs périssent, avec des cas notables comme les 900 victimes de Strasbourg. Ces persécutions, liées aux croisades populaires et à la Peste noire, entraînent une migration massive vers l'Est.
1391, Séville et autres villes (Espagne) : des pogroms massifs entraînent des conversions forcées et des brûlements de «marranes» (juifs convertis accusés de relapse). Des milliers de juifs sont massacrés ou convertis, préparant le terrain pour l'Inquisition espagnole.
1449, Tolède (Espagne) : des juifs et marranes sont brûlés lors d'émeutes et de persécutions, dans la lignée des lois wisigothes antijuives. Le nombre de victimes n'est pas précisé.
1486-1490, Tolède et Espagne : l'Inquisition espagnole, sous Torquemada, organise des brûlements de juifs et de marranes accusés de judaïsme secret. Des milliers de victimes sont recensées, culminant avec l'expulsion des juifs d'Espagne en 1492, par le décret de l'Alhambra (du nom du palais de l'Alhambra, joyau de l'architecture islamique, où fut signé le décret).
1736, Lima (Pérou, vice-royaume espagnol) : bien que hors d'Europe, cet événement reflète l'héritage de l'Inquisition européenne. María Francisca Ana de Castro, une juive sépharade, est brûlée vive pour «judaïsme» lors d'un spectacle public.
Voilà, démonstration est faite que nous devons tout faire pour sauver le judéo-christianisme.
source : Le Libre Penseur