31/10/2025 ssofidelis.substack.com  4min #295003

Ils ont démoli l'aile est de la Maison Blanche. Pourquoi ne pas tout raser ?

Par  Sam Husseini, le 28 octobre 2025

Frank Lloyd Wright rêvait d'une nouvelle capitale, de la fin du totalitarisme, du luxe ostentatoire, des apparences et de la guerre. "On ne peut pas être à la fois impérialiste et démocratique".

Certains déplorent la démolition de l' aile est du complexe de la Maison Blanche.

J'aimerais qu'ils continuent. Je suis bien accompagné.

Frank Lloyd Wright était fondamentalement favorable à la démolition de Washington D.C., déclarant à Mike Wallace, lors d'une interview mémorable en 1957 :

"Un magazine m'a proposé de me consacrer tout un numéro si je conçois une nouvelle capitale pour le pays.  C'est. ce dont nous avons besoin".

Wright fait partie de ceux dont le nom est célèbre, mais dont les idées, au-delà de l'expression "architecture organique", sont encore mal comprises.

En 1940, il a en fait conçu les plans d'un quartier, Crystal City, à Washington, D.C., qu'il décrivait doté de piliers de verre plutôt que de pierre, et de murs vitrés, lui conférant un aspect irisé, scintillant au gré des fontaines, arbres et jardins, le tout sur dix étages. Une région du nord de la Virginie porte aujourd'hui ce nom, mais elle ne présente aucune de ces caractéristiques. Les bureaux des prédateurs de guerre Lockheed Martin, Boeing, Northrop Grumman, CACI et autres y sont implantés, faisant sans doute enrager Wright dans sa tombe, lui le pacifiste convaincu.

Bien sûr, la Crystal City de Wright n'a jamais vu le jour. Eugene Warner, du Washington Times-Herald, a ainsi décrit Wright pendant la bataille pour Crystal City :

"Il a fustigé chaque pierre de l'architecture pseudo-classique de Washington, la qualifiant de pâle reflet d'une gloire passée. Wright affirmait que l'architecture coloniale est aussi déplacée que les crinolines, les culottes bouffantes ou les dandys d'aujourd'hui. Selon lui, l'architecture coloniale importée d'Angleterre n'avait aucune identité propre, l'Angleterre l'ayant volée aux Français".

Wright a déclaré :

"Soit cette nation continue de progresser sur la voie de la démocratie, soit elle sera fauchée, voire anéantie, par un régime totalitaire".

Faisant écho aux propos de Wright, Trump  veut faire construire une  "Independence Arch" - une réplique de l'Arc de Triomphe de Paris - à proximité du cimetière national d'Arlington.

Wright pensait que le problème des États-Unis tenait en trois points : "l'absence d'architecture, d'art et de culture propres".

Rich Ahern a fait remarquer que Wright  déplorait la façon dont les fondateurs de Colonial Williamsburg ont introduit dans notre pays

"le système foncier féodal, une conception féodale de l'argent et des notions de propriété et de marchandise spéculative". Il prônait "une liberté nouvelle, où l'homme peut exploiter et améliorer une parcelle de terre, et la faire sienne tant qu'il l'exploite. Ni la terre ni l'homme ne sauraient faire l'objet de transactions spéculatives".

Wright se moquait de cette obsession pour les "nouvelles marchandises spéculatives", une "monstruosité" selon Matthew Skjonsberg, qui poursuit :

"Et lorsque les marchands urbains ont du succès, ils sont plus que jamais des ersatz. Bientôt, ces hommes fortunés sombrent dans le luxe factice inhérent à la vie citadine. Mais ils ne créent rien ! Imbus d'eux-mêmes, ils sont prisonniers d'une fascination qui entretient leur impuissance : l'obsession du cliché".

Wright a écrit sur la mécanisation, la surproduction,

"cette soif des marchés étrangers, et le spectre de la guerre pour inévitable issue" :

Il a  dénoncé "l'invasion impitoyable d'autres peuples, simplement ou en grande partie parce que nous avons perdu le véritable intérêt pour le nôtre". Il a écrit : "On ne peut pas être à la fois impérialiste et démocratique".

Wright a inventé le terme "usonien" lors de ses recherches sur la véritable culture américaine.

Selon lui, l'absence de véritable culture expose la société à toutes sortes d'idéologies déviantes et d'escrocs, et se tourner vers la nature, qu'il avait pris l'habitude d'écrire en majuscules, était le meilleur des remèdes.

En réalité, Wright souhaitait peut-être moins la destruction de la ville impériale de Washington, D.C., que laisser la nature reprendre ses droits, en laissant a minima la part impériale de la ville retourner au marais originel.

Washington Times-Herald, 12 janvier 1941 via " dc.curbed.com" par Rodrigo Duran

Voir l'interview de Wallace avec Wright, et  mes articles précédents sur Wright.

Traduit par  Spirit of Free Speech

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