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La mission du FMI au Sénégal, conduite par Edward Gemayel, reçue par le président Bassirou Diomaye Faye
Au terme d'une mission de deux semaines à Dakar, le Fonds monétaire international (FMI) a salué, le 6 novembre, la solidité de l'économie sénégalaise, portée par le démarrage de la production pétrolière et gazière. L'institution note toutefois que des efforts soutenus restent nécessaires pour maîtriser la dette et renforcer la gouvernance.
Le Fonds monétaire international a conclu, le 6 novembre, une mission au Sénégal conduite par Edward Gemayel, son chef de mission pour le pays. Cette visite, débutée le 22 octobre, visait à faire progresser les discussions sur un nouveau programme de soutien et à évaluer les mesures prises pour corriger les déséquilibres révélés par le scandale de la « dette cachée ».
Selon le FMI, l'économie sénégalaise « demeure robuste » grâce à la première année complète de production de pétrole et de gaz et à la reprise du secteur agricole. Le produit intérieur brut (PIB) réel devrait croître de 7,9 % en 2025, tandis que l'inflation serait contenue à 1,4 %. Le déficit budgétaire, quant à lui, devrait passer de 13,4 % du PIB en 2024 à 7,8 % cette année, avant d'atteindre 5,4 % en 2026, selon les prévisions du projet de loi de finances.
L'institution financière internationale a salué l'engagement du gouvernement en faveur de la transparence et de la discipline budgétaire, tout en relevant des risques liés à des prévisions de recettes jugées ambitieuses, notamment celles fondées sur de nouvelles taxes et la suppression progressive des exonérations fiscales. Le FMI a recommandé d'adopter des hypothèses plus prudentes afin de préserver les dépenses prioritaires et les investissements à fort impact.
Une base solide pour la suite
La dette publique et parapublique, estimée à 132 % du PIB fin 2024, continue de susciter des inquiétudes. Le FMI a encouragé les autorités à poursuivre les opérations de gestion active de la dette et à finaliser l'audit en cours sur les arriérés de paiement. Le renforcement des capacités institutionnelles, la centralisation des fonctions de gestion de la dette et la mise en œuvre complète des réformes correctives restent, selon le FMI, essentielles pour tourner la page du dossier de la dette cachée.
La mission a également insisté sur l'importance de consolider la gouvernance et la lutte contre la corruption afin de maintenir la confiance des investisseurs. « Cette mission a permis de poser des bases solides pour la suite des discussions en vue d'un nouveau programme soutenu par le FMI », a déclaré Edward Gemayel, qui a salué « la franchise et la qualité des échanges » avec les autorités sénégalaises.
L'équipe du FMI a rencontré, entre autres, le président Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko, ainsi que plusieurs membres du gouvernement et de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Les discussions se poursuivront dans les prochaines semaines pour finaliser un accord sur les politiques économiques et les réformes à soutenir.