18/11/2025 ssofidelis.substack.com  6min #296640

 L'Onu adopte le Plan Trump qui bafoue les droits du peuple palestinien

Les États-Unis et Israël se servent de l'Onu pour occuper Gaza

© Reuters

Par Dave DeCamp, le 18 novembre 2025

Le Conseil de sécurité de l'ONU adopte une résolution plaçant Gaza sous le contrôle d'un conseil dirigé par les États-Unis. Le Hamas a rejeté la résolution et déclaré que toute force internationale qui tenterait de désarmer le groupe deviendrait partie prenante au conflit.

Lundi, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution proposée par les États-Unis qui place Gaza sous le contrôle d'un organisme dirigé par les États-Unis, baptisé "Conseil de paix", pour une durée minimale de deux ans, et autorise le déploiement d'une force internationale sur le territoire palestinien qui opérera sous la supervision de l'armée américaine.

Les 15 membres du Conseil de sécurité ont adopté la résolution  par 13 voix pour et aucune voix contre. La Russie et la Chine se sont abstenues, choisissant de ne pas utiliser leur droit de veto pour bloquer la résolution. Avant le vote, l'ambassadeur américain auprès des Nations unies, Mike Waltz,  a averti que voter contre la résolution reviendrait à "voter pour un retour à la guerre".

La résolution approuve le plan américano-israélien en 20 points pour Gaza  publié par la Maison Blanche le 29 septembre, qu'elle qualifie de "plan global".

La  résolution stipule que le Conseil de sécurité se félicite de la création du Conseil de paix, ou BoP, qui sera présidé par le président Trump. Elle décrit le BoP comme

"une administration transitoire dotée des pouvoirs nécessaires pour établir le cadre et coordonner le financement de la reconstruction de Gaza, conformément au plan global".

La résolution de l'ONU précise que le BoP restera l'autorité à Gaza jusqu'à ce que l'Autorité palestinienne (AP) "ait mené à bien son programme de réforme", bien que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ait rejeté à plusieurs reprises l'idée que l'AP joue un rôle à Gaza, et que les "réformes" de l'AP dépendront probablement des États-Unis et d'Israël.

Les États-Unis n'avaient initialement pas mentionné la possibilité de création d'un État palestinien dans leur projet de résolution, mais ils ont ajouté une vague référence pour prévenir les réactions des États arabes. La résolution stipule qu'une voie vers un État palestinien "pourrait" être envisagée une fois que l'AP aura mis en œuvre des "réformes" non détaillées. Mais le gouvernement israélien s'est clairement opposé à la création d'un État palestinien, et la résolution ne mentionne pas la Cisjordanie occupée par Israël, qui continue d'étendre ses colonies juives illégales.

La résolution autorise le BoP à contrôler Gaza jusqu'au 31 décembre 2027, et laisse ouverte l'éventualité pour le Conseil de sécurité de prolonger son mandat. Au cours des deux prochaines années, le BoP est chargé de superviser

"un comité technocratique et apolitique composé de Palestiniens compétents de la bande de Gaza", qui sera responsable des "activités quotidiennes de la fonction publique et de l'administration de Gaza".

La résolution autorise également les États membres du Conseil de sécurité travaillant avec le BoP à

"mettre en place une force internationale de stabilisation (ISF) temporaire à Gaza, qui sera déployée sous un commandement unifié acceptable pour le BoP".

Le Commandement central américain a établi un avant-poste militaire dans le sud d'Israël pour superviser l'ISF et, selon les médias israéliens, les États-Unis  pourraient construire une grande base à la frontière de Gaza pour accueillir les troupes internationales.

L'ISF est censée collaborer avec Israël et l'Égypte à la démilitarisation de Gaza, mais le Hamas a rejeté à plusieurs reprises toute idée de désarmement sans la création d'un État palestinien, et les pays disposés à envoyer des troupes à Gaza ne veulent pas s'impliquer si cela signifie combattre le Hamas au nom d'Israël. En réponse à l'adoption de la résolution, le Hamas déclare qu'il considère l'ISF comme une partie au conflit si elle devait être chargée du désarmement.

"Confier à la force internationale des missions et fonctions à Gaza, y compris le désarmement de la résistance, la prive de sa neutralité pour en faire un acteur du conflit pro-israélien".

a déclaré le Hamas,  selon  Reuters. Le groupe a déclaré que la résolution ne répond pas aux droits et aux exigences des Palestiniens, et ne cherche qu'à imposer une tutelle internationale sur l'enclave, ce à quoi s'opposent les Palestiniens et les factions de la résistance.

La résolution ne fournit également aucune garantie quant au retrait des troupes israéliennes de Gaza, car elle stipule que l'armée israélienne ne se retirera qu'une fois que la force internationale de sécurité aura été déployée et qu'Israël aura accepté que certaines "normes, étapes et délais liés à la démilitarisation" aient été respectés. Les troupes israéliennes occupent actuellement plus de 50 % de la bande de Gaza.

La résolution charge le BOP, sous la direction des États-Unis, de superviser la reconstruction de Gaza. Toutefois, les États-Unis soutiennent actuellement un plan qui permettra uniquement la reconstruction de la partie de Gaza occupée par Israël. Selon les États arabes, cette mesure équivaut à  une occupation israélienne permanente. Les États-Unis seraient également en contact avec des milices et divers gangs soutenus par Israël qui opèrent dans les zones contrôlées par l'armée israélienne. Ils envisageraient de les utiliser pour faire respecter l'ordre à Gaza, risquant ainsi de provoquer de graves tensions.

Malgré les problèmes posés par le plan américain pour Gaza, Trump a salué la résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU dans un message publié sur Truth Social, réaffirmant qu'il présidera le Conseil de paix.

« Félicitations au monde entier pour l'incroyable vote du Conseil de sécurité des Nations unies, il y a quelques instants, reconnaissant et approuvant le Conseil de paix, que je présiderai et qui comprendra les dirigeants les plus puissants et les plus respectés du monde entier »,  a déclaré le président. « La composition du Conseil, ainsi que de nombreuses autres informations essentielles, seront communiquées dans les semaines à venir. »

Traduit par  Spirit of Free Speech

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