
Après «Oser l'Amour des Rondes» la Micronie nous exhorte à Oser «se Faire Mal»
Leopold von Sacher-Masoch ferait-il des émules... ?
par Mendelssohn Moses
Monsieur, Madame le Maire,
Vous recevez sans doute en ce moment maintes communications relatives au discours prononcé le 18 novembre 2025 devant l'Association des Maires de France par le général CEMA Fabien Mandon. Peut-être y avez vous assisté en personne.
Si certaines phrases prononcées par le général («le pays n'est pas prêt à perdre ses enfants... ni de souffrir économiquement parce que la priorité ira à la production de défense... (il faut) la force d'âme pour accepter de nous faire mal»(sic) etc.) ont - c'était voulu - fait beaucoup de bruit, c'est non seulement l'incohérence, la grossièreté du discours dans son ensemble qui interpelle, mais d'abord le fait même qu'il ait été invité devant une assemblée civile - apparemment par David Lisnard, sans doute sur instigation du Micronien - et ensuite là où le général veut en venir.
À la lecture attentive du discours, notoirement mal écrit et à la syntaxe hasardeuse, Mendelssohn (pourtant anglophone) découvre que rien ne tient.
Sautant du coq à l'âne, le général liquide la question «chinoise» en trois slogans contradictoires, dispatche l'Afrique qui serait la proie avant tout du «réchauffement climatique» (fait-il froid en Afrique ?) en une quinzaine de lignes décousues «la junte (malienne) a fait appel à des corps expéditionnaires russes pour se protéger... ils n'y arrivent pas...», et le Moyen Orient en cinq lignes où seul Isrxxx lave plus blanc.
Pour finalement apprendre de la plume du général que «les Roumains ont été menacés par les Russes au début de l'attaque sur l'Ukraine».
Or, il sera ardu de trouver une quelconque menace russe sur la Roumanie. Par contre l'OTAN y construit «la plus grande base aérienne d'Europe» - en fait la plus grande base tout court de l'OTAN en Europe 1. La Roumanie où pullullent déjà des milliers de combattants de l'OTAN.
Après ce tour du monde en 3,5 minutes «Bon, forcément ce portrait est très noir et j'en suis désolé...» voilà que l'on arrive au but : «le principal risque...c'est un risque de forme de faiblesse face à une Russie qui est décomplexée». Sans toutefois présenter le moindre indice que la Russie, pays capable de vivre en autarcie, peuplé de 140 millions d'âmes dispersés sur le plus grand territoire du monde, se lancerait sur la France à travers des milliers de kilomètres : une mosaïque de pays à la topographie difficile (ex. la Suisse !) où vivent 500 millions d'Européens parlant une soixantaine de langues et disposant d'armes nucléaires.
Heureusement le général est là pour expliquer doctement qu'il n'a «aucun doute sur la solidité des armées françaises... nos compétiteurs, ceux qui déposent des têtes de cochon coupées devant des mosquées, ceux qui inventent des histoires de punaises de lit, nous écoutent et le savent».
Voilà, elle est là, la menace.
Celle de la bêtise sans fond de ceux qui commandent.
Trêve d'ironie : le but du général, en service commandité pour ses brillants donneurs d'ordre que sont le Micronien et Mlle Alice Rufo 2, est tout à fait sérieux. Il s'agit de préparer les gens à «se faire mal» (sic), à accepter - après les 26 éborgnés des Gilets jaunes, la Covidémence, le Rivotril, la vaccination forcée, le soutien à Isrxxxx, la censure et la surveillance omniprésente, la destruction des services publics, à accepter qu'il FAILLE ENCORE ET TOUJOURS SOUFFRIR et se soumettre aux autorités du moment.
Dans le monde occidental contemporain, l'industrie dite de «défense» est un «boondoggle» 3. Elle a ceci de commun avec le trafic des stupéfiants qu'elle ne produit que pour DÉTRUIRE. Contrairement aux infrastructures, aux services publics qui exigent un entretien constant, le «business model» est basé sur l'opacité totale des financements et de la fixation des prix, avec en bout de chaîne la chair à cannon («poor white trash») et les toxicomanes.
Voilant à peine sa pensée, le général exhorte les Maires à faire de la place (crèches, logements, équipements sanitaires) dans leur commune en faveur des «brillants» gradés des armées qui «n'arrivent plus à soigner leur famille» en France ; autrement dit, l'Armée sera la première servie face à la pénurie des ressources les plus essentielles - et gare à ceux qui s'y opposeraient.
(Rappelons ici la nouvelle Loi de programmation militaire 4
«Art. L. 2212-6.-Dans le respect du présent titre, peut être soumis à une mesure de réquisition :
«1° Toute personne physique présente sur le territoire national ;
«2° Toute personne physique de nationalité française ne résidant pas sur le territoire national ;
«3° Toute personne morale dont le siège est situé en France ;
«4° Tout navire battant pavillon français, que l'armateur soit de nationalité française ou étrangère, y compris en haute mer ou dans des eaux étrangères.
«Art. L. 2212-9.-Est puni d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 500 000 euros le fait de ne pas déférer aux mesures légalement ordonnées en application des articles L. 2212-1 et L. 2212-2».)
Les Maires sont également exhortés à prendre attache avec «leurs commandants de régiment, commandants de base, commandants de base navale, qui sont là... pour faciliter ce travail de pédagogie vers nos concitoyens». Ils doivent s'attendre à ce que les armées «traversent vos communes dans de grandes manœuvres» ... car «pour imaginer des manœuvres à l'échelle de certains ennemis qu'on imagine, on a besoin d'espace».
Apparemment, il existerait des «correspondants défense» (sont-ce les délégués militaires départementaux ?) dans les régions qui auront «un rôle majeur». «Il y a des périodes de paix dans lesquelles cette fonction-là a pu être une des dernières priorités dans vos mandats» avec le sous-entendu que désormais, c'est temps de guerre.
Le gros hic, c'est l'inexistante menace russe, ce qui fait que le Français moyen ignore l'inquiétude. Voilà un état d'esprit qui justement inquiète le général : «ce ne sont pas des lectures du dimanche, ce n'est pas quelque chose d'accessible», car dit-il, la Russie est loin, très loin. Toutefois, en cherchant un autre levier, plus fun, il révèle en creux que la menace est à inventer de toute pièce : «la mécanique ce n'est pas des chars russes qui débarquent en Alsace(sic). La mécanique c'est une mécanique de solidarité avec des pays sur le flanc est de l'OTAN qui pourraient être attaqués et qu'on ira protéger par solidarité».
Des pays qui ne sont pas dans l'OTAN, tel que - juste pour dire - l'Ukraine ?
Venons-en au pompon : selon le général, les millions de morts de la Première Guerre mondiale (rapportées au nombre d'hommes actifs 5) :
- France : 10,5%
- Allemagne : 9,8%
- Autriche-Hongrie : 9,5%
- Italie : 6,2%
- Royaume-Uni : 5,1%
- Russie : 5%
- Belgique : 1,9%
- États-Unis : 0,2%)
L'extinction d'une génération de jeunes 6, la disparition de villages dépeuplés en des régions mutées en paysage lunaire 7, serait en réalité le phare qui nous guide à gaiment remettre le couvert. Il faut le lire pour le croire : «On a tous une attache à un village... c'est aussi les monuments aux morts... où on se souvient de pourquoi ces personnes ont donné leur vie. Et il n'y aurait pas de sens aujourd'hui à arrêter ce que des générations ont fait pour nous».
Faut-il comprendre qu'il «n'y aurait pas de sens» à refuser d'aller à une mort insensée, sourire béat aux lèvres ?
Si quelqu'un aurait l'amabilité de nous expliquer le sens des deux dernières guerres mondiales ? La première, sans motif valable si ce n'étaient les intérêts impériaux de l'Angleterre ; la deuxième qui aboutit à la mainmise US sur le monde, eût pu être évitée à une dizaine de reprises - dès 1918.
Terminons sur les réalités quotidiennes - consternantes - que confrontent les Maires présents.
Juste avant le général André Laignel, maire d'Issoudun et vice-président de l'AMF, s'y est adressé en des termes virulents 8. Selon lui, l'État «ment et nous trompe... l'État qui se noie tente de nous entraîner dans son naufrage».
Le bulletin de l'AMF résume ainsi ses propos : «André Laignel a décrit les mauvais coups que recèle le projet de loi de finances pour 2026, après tant d'autres budgets qui ont «frappé de plein fouet les communes», et dénoncé les «mensonges d'État» : «J'en ai assez qu'on nous trompe !»... le gouvernement chiffre à 4,6 milliards d'euros la ponction sur les budgets locaux, quand l'AMF l'estime déjà à plus de 7,6 milliards, et «défiant» n'importe quel ministre de venir en débattre... Quant au nouveau Dilico (dispositif de lissage conjoncturel des recettes fiscales des collectivités) il l'a assimilé à «un hold-up en bande organisée... On nous caresse l'échine d'une main, et on nous fait les poches de l'autre»».
Pour aller plus loin : «Oser l'Amour des Rondes» babelio.com