
© RT
Des urnes de vote dans l'attente du dépouillement dans le cadre des élections générales en Guinée-Bissau.
Les élections législatives et présidentielle portent l'espoir d'une vie meilleure et de davantage de diversification économique dans l'un des pays les plus pauvres d'Afrique. Dans l'attente des résultats des scrutins qui pourraient être annoncés plus tôt que prévu, les appels à la paix et à la sérénité se multiplient parmi les citoyens.
Après des élections dans le calme le 23 novembre en Guinée-Bissau, afin d'élire le prochain président et les députés qui siégeront à l'Assemblée nationale populaire, les Bissau-Guinéens espèrent en finir avec les troubles politiques qui ont plombé le pays. Selon le correspondant de RT à Bissau, les superviseurs et membres de la Commission nationale électorale (CNE) s'activent pour compiler les résultats qui devraient être publiés d'ici le 27 novembre. Mais les résultats provisoires pourraient être connus plus tôt durant la semaine.
Les Bissau-Guinéens espèrent de meilleures conditions de vie
En attendant le dénouement des votes, les citoyens ont repris leur vie quotidienne, qui n'est certes pas facile sur fond de situation socio-économique dégradée. Interrogé par le correspondant de RT, Ousmane Djaló, un habitant de la capitale Bissau a salué la mobilisation des électeurs pour choisir un président et exprimé le souhait que « le pays ait un président à la hauteur des enjeux pour améliorer nos conditions de vie en renforçant l'éducation et en permettant aux populations d'avoir accès à de meilleurs soins sanitaires ».
Diversifier l'économie
L'économie bissau-guinéenne est essentiellement agraire et repose majoritairement sur la production de noix de cajou, dont il est le 3ᵉ producteur en Afrique de l'Ouest, derrière la Côte d'Ivoire et le Nigeria, et qui rapporte à hauteur de 90 % des recettes des exportations totales du pays. À ce propos, Elile Darbo, vendeuse de cajou, entre autres produits alimentaires, a déclaré qu'à l'instar de plusieurs familles, elle vit de ce commerce, sauf qu'elle trouve de grandes difficultés pour écouler ses marchandises. « C'est pourquoi, dans l'intérêt du pays, je demande à tous les Bissau-Guinéens de s'unir pour aider le prochain président », a-t-elle souligné.
La diversification économique et la croissance constituent un espoir pour la jeunesse dans un pays où 65 % de la population est âgée de moins de 25 ans et où 40 % de sa population vit sous le seuil de pauvreté. Aladji Dabo, un jeune habitant de Bissau, a déclaré au micro de RT qu'il espérait le développement de son pays et que le prochain président élu aura beaucoup à faire pour atteindre cet objectif. « Le président doit faire plusieurs améliorations, surtout pour la jeunesse dans les secteurs des services, de la santé et des infrastructures. Les prix des produits de première nécessité doivent diminuer », a-t-il déclaré.
Appels à la paix et à la sérénité
Avec un taux de participation aux élections estimé à 65 % selon les commissions régionales (soit près de 860 000 électeurs), les Bissau-Guinéens misent sur leurs suffrages pour changer la situation difficile du pays, mais non sans une certaine inquiétude face à un possible retour des troubles qui ont suscité des appels à accepter les résultats provisoires dans la paix et la sérénité. Parmi ces voix, celle d'un autre citoyen de la capitale, Alpha Djaló, a appelé les candidats à accepter les résultats de ces élections. « Que le vainqueur soit félicité, mais qu'il respecte également les perdants. Et je garde espoir que les choses vont bien se dérouler. Les Bissau-Guinéens ont massivement voté, nous attendons maintenant que la Commission nationale des élections donne les résultats », a-t-il déclaré.
Pour rappel, 12 candidats, dont le président sortant Umaro Sissoco Embaló, sont en lice pour la magistrature suprême. Du côté du Parlement, 14 partis politiques briguent les 102 sièges qui composent l'hémicycle pour un mandat de quatre ans.