
par German Gorraiz Lopez
Le dernier scandale de corruption en Ukraine a impliqué l'entourage de Zelensky et a eu un impact politique considérable, érodant la confiance du public et compliquant les négociations de paix avec la Russie dans un contexte de pression internationale croissante. Les récents scandales de corruption, la faible popularité de Zelensky, les revers militaires et son refus d'accepter le plan de paix de Trump pourraient accélérer un coup d'État contre lui, le contraignant à l'exil aux États-Unis.
La corruption endémique en Ukraine
La corruption constitue un problème structurel en Ukraine depuis son indépendance en 1991, mais l'invasion russe de 2022 a intensifié la surveillance internationale, le pays dépendant de milliards de dollars d'aide occidentale pour sa défense et sa reconstruction. Selon l'indice de perception de la corruption de Transparency International, l'Ukraine se classait 105e sur 180 pays en 2024, une amélioration par rapport à la 142e place en 2014, mais encore loin des normes européennes auxquelles elle aspire pour son adhésion à l'UE.
Opération «Midas»
Ces derniers mois, l'Ukraine a été secouée par l'un des plus grands scandales de corruption de l'après-guerre, centré sur le secteur énergétique. Ces révélations, menées par le Bureau national anti-corruption d'Ukraine (NABU), ont débuté il y a 15 mois (Opération «Midas»), et leurs conclusions ont été publiées en novembre 2025, peu après la tentative infructueuse de Zelensky d'affaiblir ces agences en juillet 2025, lorsqu'elles ont commencé à enquêter sur son entourage.
Ainsi, en novembre 2025, le Bureau national anti-corruption d'Ukraine (NABU) et le Parquet spécial anti-corruption (SAP) ont mis au jour un système de détournement d'environ 100 millions de dollars de contrats publics avec Energoatom, la compagnie nucléaire publique qui gère 50% de l'énergie ukrainienne. Ces fonds, destinés à renforcer les infrastructures contre les bombardements russes, ont été détournés par le biais de sociétés écrans et de pots-de-vin versés à des fonctionnaires.
Le cerveau présumé du réseau était Timour Minditch, homme d'affaires et ancien associé de Zelensky, qui s'est réfugié en Israël. Parmi ses complices figuraient Herman Halouchtchenko, ancien ministre de l'Énergie et de la Justice, lié à des nominations chez Energoatom, et Svitlana Hryntchouk, ministre de l'Énergie.
Le NABU a présenté des enregistrements dans lesquels les personnes impliquées évoquent des pots-de-vin et des menaces à l'encontre d'entrepreneurs qui ne versaient pas les «commissions» (pouvant atteindre 30% des contrats). Zelensky a réagi par des sanctions et des promesses de «tolérance zéro», mais ses détracteurs l'accusent de concentrer le pouvoir sous un régime de loi martiale, ce qui affaiblit les contrôles démocratiques. Il avait déjà tenté de limiter l'indépendance du NABU et du SAP en juillet 2025, mais avait dû faire marche arrière face à des manifestations massives.
Autres scandales
La corruption ne se limite pas au secteur de l'énergie ; Cela affecte la défense et la reconstruction, où l'opacité de la guerre facilite les détournements de fonds :
Fortifications militaires : le NABU a ouvert plus de dix enquêtes pour corruption dans des projets de construction dans des régions comme Poltava et Kharkiv.
Les fonds destinés aux tranchées contre l'avancée russe se sont volatilisés, contribuant à des pertes comme celle d'Avdiïvka.
Acquisitions d'armements : en août, un député, des responsables locaux et des membres de la Garde nationale ont accepté des pots-de-vin pour des contrats d'équipement militaire.
Vente illégale d'actifs portuaires : à Tchornomorsk, un directeur par intérim a vendu des installations appartenant à l'État, détournant des fonds destinés à la «maintenance» des navires en Inde. Zelensky est-il sous le coup d'une enquête ? Il a nié toute connaissance préalable, déclarant : «Le président d'un pays en guerre ne peut avoir d'amis».
Bien qu'aucune demande de démission n'ait été formulée à l'encontre de Zelensky et que les élections soient suspendues en raison de la loi martiale, Trump pourrait exploiter ce scandale pour faire imploser sa coalition parlementaire. Ainsi, les récents scandales de corruption, la faible popularité de Zelensky, les revers militaires et son refus d'accepter le plan de paix de Trump pourraient accélérer un coup d'État contre Zelensky, le forçant à l'exil aux États-Unis.
source : Observateur Continental