
Source: Gettyimages.ru
L'entrée du palais de l'Élysée à Paris, le 26 novembre 2025
Paris a reconnu avoir apporté un soutien logistique et en matière de surveillance au pouvoir béninois, à la demande de Cotonou. Mais derrière cette déclaration, plusieurs sources décrivent une implication bien plus directe, avec notamment la mobilisation de moyens militaires français sur le terrain, en parallèle avec l'intervention de la Cédéao.
Dans une déclaration relayée le 9 décembre, l'Élysée a reconnu avoir apporté « un appui en termes de surveillance, d'observation et de soutien logistique » aux forces armées du Bénin, à la demande directe des autorités de Cotonou. Emmanuel Macron aurait mené un effort de coordination avec plusieurs dirigeants de la région, dont ceux du Nigeria et de la Sierra Leone.
Un échange téléphonique a eu lieu le 7 décembre entre Macron et le président béninois Patrice Talon. L'Élysée affirme que la situation a suscité une « forte préoccupation » du chef de l'État français, qui a exprimé son soutien total au pouvoir en place. La France a également affirmé son « plein soutien politique » à l'initiative de la Cédéao.
Opérations françaises discrètes
Derrière cette communication officielle, plusieurs sources révèlent une implication opérationnelle bien plus concrète. Selon Jeune Afrique, un avion de reconnaissance français a survolé à plusieurs reprises Cotonou le 7 décembre dernier. Des forces spéciales françaises déjà présentes sur place auraient été placées en alerte dès les premières heures de la crise.
Autre élément significatif : le chef d'état-major béninois, Fructueux Gbagidi, se trouvait le même jour à Paris pour une visite officielle. Toujours selon ces sources, Emmanuel Macron aurait également sollicité directement le président nigérian Bola Tinubu, afin qu'il mobilise des troupes pour soutenir le pouvoir en place.
Une mobilisation régionale sous impulsion extérieure
Dans les heures qui ont suivi, la Cédéao a activé sa force en attente. Des troupes en provenance du Nigeria, du Ghana, de la Côte d'Ivoire et de la Sierra Leone auraient été déployées.
Officiellement, la France nie toute présence militaire permanente au Bénin. Pourtant, la rapidité de déploiement de moyens aériens et de soutien spécialisé révèle une capacité d'intervention logistique déjà en place. Derrière le discours de la coopération régionale, l'ensemble de l'opération montre le rôle central joué par Paris dans la gestion de cette opération.
Alors que plusieurs pays africains cherchent à renforcer leur souveraineté, cette situation met en lumière la persistance de mécanismes d'ingérence extérieure, désormais largement contestés sur le continent.