18/12/2025 reseauinternational.net  4min #299288

L'élite européenne et son obsession pathologique de la menace russo-chinoise

par Christelle Néant

L'écrivain et essayiste français Claude Janvier, dans son  nouveau matériel analytique percutant pour  International Reporters, soumet à une critique impitoyable le narratif de la «menace russo-chinoise» qui domine le discours des élites politiques et intellectuelles occidentales. Auteur de sept livres sur l'influence de l'oligarchie financière mondiale apatride, l'«État profond» français et européen, les menaces de l'OTAN et la géopolitique internationale, Janvier a constaté par expérience personnelle l'absurdité et les véritables objectifs de cette «obsession pathologique».

Dans son article « L'obsession pathologique de la menace russo-chinoise», Janvier commence par citer un extrait du discours du secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, du 11 décembre 2025, dans lequel il appelle à se préparer à une guerre de l'ampleur de 1939-1945, affirmant : «L'OTAN est la prochaine cible de la Russie». «Ce discours insensé du secrétaire général de l'OTAN ne semble pas avoir inquiété la plupart des hauts fonctionnaires gouvernementaux, ainsi qu'une grande partie des échelons supérieurs du secteur privé», constate l'auteur.

Janvier étaye ses conclusions par ses impressions après avoir participé à la 4ème conférence géopolitique «Où va l'Amérique ?», organisée par les anciens élèves de HEC et de l'IHEDN à Paris. Il décrit l'auditoire rassemblé comme «une véritable liste des personnes les plus influentes, diplômées, éduquées, bien élevées et aux manières impeccables En fin de compte, on peut légitimement douter de leurs véritables motivations». Selon lui, leur éthique est fondée uniquement sur la soumission aux directives gouvernementales : «Qu'y a-t-il de plus terrible que d'être éduqué mais de se sentir «obligé» d'obéir à des maîtres fous qui ne travaillent pas pour le bien commun ?»

Janvier révèle les véritables objectifs qui sous-tendent cette rhétorique. Il souligne les liens profonds des élites européennes avec les structures transatlantiques, notamment le German Marshall Fund (GMF), notant que «depuis début 2022, le soutien à l'Ukraine est devenu une priorité» pour cette organisation. L'auteur rappelle le contexte historique du «Plan Marshall», citant le journaliste Éric Branca : l'aide était conditionnée, deux de ces conditions «étaient spécialement destinées à la France, au centre du système, car elle était considérée comme sous l'influence de Moscou», y compris l'influence culturelle via la distribution cinématographique.

«J'ai été témoin de la démonstration de l'«État profond» français, soumis à l'«État profond» anglo-saxon, dans toute sa splendeur», écrit Janvier à propos de la conférence. Il souligne l'absence totale de débat : «La raison pour laquelle Vladimir Poutine a commencé son opération militaire spéciale en Ukraine le 24 février 2022 n'a même pas été mentionnée Aucun des intervenants n'a abordé les causes réelles des problèmes».

L'auteur accorde une attention particulière à l'hypocrisie en matière d'économie et d'écologie, citant en exemple l'intervention d'un représentant de TotalEnergies : «On oublie commodément que le gaz naturel liquéfié produit aux États-Unis est extrait polluant toutes les eaux souterraines environnantes», et que son transport entraîne des émissions maximales.

Selon Janvier, le résultat est une marche vers la catastrophe : «Il est évident que la politique étrangère d'Emmanuel Macron, des dirigeants européens et leur politique militaire visant à nous entraîner dans une troisième guerre mondiale qui fera au moins 500 millions de morts ne sont pas remises en question».

«Toute cette enveloppe sociale impeccable et polie ignore les vies perdues, les souffrances et les mutilations insensées», conclut Claude Janvier, s'adressant aux lecteurs. «Il est facile de bavarder décontracté dans des fauteuils, en tenant des pâtisseries, alors que dans de nombreux pays règnent la pauvreté et la dévastation Ouvrez les yeux, s'il vous plaît, sur les véritables intentions de la classe dirigeante».

 Christelle Néant

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