30/12/2025 francais.rt.com  4min #300374

Covid-19 : l'Algérie a dépensé près de 1,2 milliard de dollars pour faire face à la pandémie

© Anis Belghoul Source: AP

Vaccination contre le Covid-19 à Alger, le 29 septembre 2021. [Photo d'illustration]

Le rapport 2025 de la Cour des comptes, publié le 28 décembre, révèle l'ampleur des dépenses engagées par l'Algérie dans la lutte contre la pandémie de Covid-19. Entre 2020 et 2022, plus de 153 milliards de dinars ont été mobilisés pour renforcer le système de santé, financer les vaccins, les médicaments et les mesures de prévention.

L'Algérie a consacré plus de 153,5 milliards de dinars, soit près de 1,2 milliard de dollars, à la lutte contre la pandémie de Covid-19 entre 2020 et 2022. Ce chiffre est révélé pour la première fois dans le rapport 2025 de la Cour des comptes, rendu public le 28 décembre.

Selon ce document, les crédits de fonctionnement du secteur de la santé ont connu une hausse de 40 % entre 2020 et 2023, dont près de 90 % directement affectés à la gestion de la crise sanitaire. La Cour souligne également la création de chapitres budgétaires spécifiques dédiés aux risques sanitaires potentiels.

Un effort financier massif

En 2021, la contribution directe de l'État au financement du secteur de la santé face à la pandémie a avoisiné 90 milliards de dinars, soit environ 692 millions de dollars au taux de change actuel. Une part importante de ces dépenses a été consacrée à l'acquisition des vaccins.

Les dotations allouées à l'Institut Pasteur d'Algérie sont ainsi passées de 1,49 milliard de dinars à 38 milliards de dinars en 2021, avant de redescendre à 2,2 milliards de dinars en 2022, pour un total cumulé de 41,7 milliards de dinars (environ 320 millions de dollars).

De son côté, la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) a bénéficié d'une contribution estimée à 11 milliards de dinars dès 2020, afin de financer l'achat de médicaments et de produits médicaux liés à la lutte contre la Covid-19.

Plusieurs ministères mobilisés

La Cour des comptes relève également l'implication d'autres secteurs de l'État dans la gestion de la crise. Le ministère de l'Agriculture figure parmi les principaux contributeurs au financement du système national de prévision des risques sanitaires, à travers ses services centraux et l'Institut national de la médecine vétérinaire (INMV). En 2022, les crédits alloués à ce titre ont atteint 292 millions de dinars.

L'INMV a notamment assuré une surveillance continue des risques sanitaires grâce à son réseau de laboratoires centraux et régionaux, ainsi qu'à des dispositifs d'alerte rapide.

Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a, pour sa part, pris en charge les dépenses liées à la quarantaine préventive des citoyens en provenance de l'étranger. Entre 2020 et 2022, ces dépenses ont totalisé 10,8 milliards de dinars, soit environ 76 millions de dollars.

Un budget de la santé en hausse constante

En dehors de la pandémie, le rapport souligne une augmentation continue du budget de fonctionnement du ministère de la Santé, qui occupe désormais la sixième place dans le budget de l'État. Celui-ci est passé de 470 milliards de dinars en 2020 à 554 milliards en 2021, pour dépasser 642 milliards de dinars en 2022.

Près de 75 % de ces crédits de fonctionnement sont attribués aux établissements de santé - notamment les centres hospitalo-universitaires (CHU), les établissements publics hospitaliers (EPH), les établissements spécialisés (EHS) et les structures de santé de proximité (EPSP) - ainsi qu'aux organismes chargés de l'approvisionnement en médicaments et produits de prévention.

Le rôle croissant de la sécurité sociale

À ces financements s'ajoute la contribution des 36 organismes de sécurité sociale, dont les dotations ont fortement progressé au fil des années. Selon la Cour, cette contribution a été multipliée par sept depuis 1996, passant de 16,5 milliards de dinars à 112 milliards de dinars en 2022. Une évolution qui rend, selon l'institution, indispensable la concrétisation de la contractualisation entre les établissements de santé et les organismes de sécurité sociale.

Enfin, la Cour des comptes souligne que la réforme budgétaire introduite par la loi organique de 2018 relative aux lois de finances a permis l'intégration de nouveaux mécanismes de prévention, notamment à travers un programme spécifique de « prévention des soins », regroupant l'ensemble des crédits consacrés à la prévention des maladies transmissibles et non transmissibles.

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