20/09/2021 entelekheia.fr  4 min #195387

De nombreux morts près de l'aéroport de Kaboul dans une attaque revendiquée par Daesh

Glenn Greenwald sur la frappe de drone meurtrière de Kaboul : les Usa savaient ce qu'ils faisaient

Pour faire suite à  notre article de samedi, plus de révélations sur la frappe de drone américaine du 29 août censée cibler une « menace imminente » de l'ISIS-K (Daesh) à Kaboul, et qui a tué dix civils, dont sept enfants, à la place des terroristes en question qui pour leur part, à la suite d'une rare enquête du New York Times, se sont avérés ne pas exister.


Par Glenn Greenwald
 Fil Twitter
Il n'y a rien d'inhabituel dans ce que les États-Unis ont fait en Afghanistan : anéantir une famille entière, puis faire ratifier par leurs journalistes alliés du NYT et de NBC leur mensonge selon lequel ils ont tué des terroristes, mais pas de civils - sauf que cette fois, le monde entier regardait :

New York Times :  « Le Pentagone concède que la frappe de drone du 29 août en Afghanistan était une erreur tragique qui a tué 10 civils »

Ceci est l'un des tweets les plus embarrassants d'une figure médiatique [du New York Times, NdT] bien connue depuis des années, mais il illustre parfaitement la façon dont ces journalistes font si souvent le travail de propagande de la CIA, du Pentagone et d'autres agences étatiques de sécurité :

De Jonathan Lemire (AP), le 29 août : « Un drone frappe un véhicule contenant des « kamikazes multiples » en route vers l'aéroport de Kaboul ; la menace est considérée comme éliminée ». Commentaire de Charlie Savage : « Les États-Unis ont clairement des renseignements remarquables sur l'ISIS-K en ce moment. »

Toute personne honnête sait ce qui s'est passé : la Maison-Blanche de Biden, en colère après l'attaque de l'aéroport de Kaboul qui a tué 13 Marines, était prête à faire *quelque chose* - n'importe quoi - pour que Biden ait l'air d'un dur, alors ils ont éliminé une famille entière pour éviter un mauvais cycle d'actualité qui l'aurait accusé de faiblesse.

Maintenant que le Pentagone a été forcé (par une excellente enquête du NYT) d'admettre qu'il n'a tué aucun terroriste de l'ISIS-K, mais qu'il a bombardé un travailleur humanitaire qui transportait des bouteilles d'eau, vous pouvez constater, de façon frappante, la façon dont ces gens de l'État sécuritaire agissent comme des sociopathes finis sans hausser un sourcil.

Au cours de la dernière décennie, c'est comme ça que ça s'est passé :

- Les États-Unis tirent des missiles via des drones
- Les États-Unis le font sans avoir la moindre idée de l'identité de ceux qu'ils tuent.
- Le Pentagone publie un communiqué de presse affirmant que tous les morts sont des « terroristes » ou des « militants ».
- Les médias américains publient ce communiqué alors qu'ils n'ont aucune idée de l'identité de ceux qui ont été tués.

Glenn Greenwald, 18 novembre 2014 : Sur les médias qui continuent à décrire les victimes inconnues des drones comme des « militants ». Cela fait plus de deux ans que le New York Times a révélé que « M. Obama a adopté une méthode contestée pour décompter les victimes civiles » de ses frappes de drones, qui « compte en fait tous les hommes en âge de combattre dans une zone de frappe comme des combattants ». Pourtant, les médias américains continuent d'utiliser ce terme.

La seule différence cette fois-ci, c'est que le gouvernement américain s'est fait prendre, parce que tous les regards étaient tournés vers Kaboul, l'Afghanistan grouillant de médias internationaux en raison du retrait, et il s'est donc fait attraper. Mais cela s'est produit encore et encore et encore :

 Frappe de drone en Afghanistan : Qu'est-il arrivé au scepticisme des médias de l'ère Trump à l'égard des affirmations du gouvernement ? Vidéo de Glenn Greenwald, en anglais, ci-dessous pour mémoire

rumble.com

Ils ne rendent pas de comptes et ne font jamais d'autocritique, alors ils font ça à la place :

« Le Pentagone concède que l'attaque de drone du 29 août en Afghanistan a été une erreur tragique qui a tué 10 civils » - publié vendredi après-midi quand tout le monde à DC sait que, quand on admet des choses, c'est qu'on veut être rapidement oublié. Ne permettez pas que ce crime soit oublié.

Traduction Corinne Autey-Roussel
Photo : après la frappe de drone de Kaboul.  Source Ewns News

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