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Burkina Faso : Rsf condamne l'expulsion d'une journaliste française d'un meeting de Kémi Séba

© STEPHANE DE SAKUTIN Source: AFP

Kémi Séba à Paris en 2020 (image d'illustration).

17 mai 2022, 10:24

Reporters sans frontières et TV5 monde ainsi que des journalistes burkinabés ont condamné l'expulsion d'une journaliste française mise en scène par le panafricaniste Kémi Séba lors d'une réunion publique à Ouagadougou.

L'activiste panafricain Kémi Séba a provoqué l'indignation de l'ONG Reporters sans frontières pour avoir demandé à la sécurité d'un meeting où il intervenait de faire sortir une journaliste travaillant pour TV5 monde au cours d'une réunion publique contre la «Françafrique» le 14 mai à Ouagadougou.

Suite au travail d'intoxication NEOCOLONIALE des médias français, Kemi Seba demande l'expulsion sans violence du média français et mensonger de TV5 MONDE lors de la manifestation contre la FRANÇAFRIQUE

«Je tiens à remercier les médias qui ont réussi à comprendre que la manifestation n'était pas interdite. 70% des médias ont cru qu'elle était interdite à cause de la "doc" qui a circulé massivement, payée par les services [de renseignement] français», débute-t-il dans une vidéo de l'incident diffusée sur Twitter, en précisant qu'il remercie «bien évidemment» les «médias africains».

Il n'en sera pas de même pour la journaliste «de TV5 Monde» présente, la correspondante Fanny Noaro-Kabré, que le panafricain identifie dans l'assistance et à qui il demande demande de quitter les lieux.

«Nous sommes dans une mobilisation patriotique. Depuis que nous avons commencé ce combat contre la Françafrique, les médias français n'ont cessé de nous diaboliser, de nous caricaturer, de nous salir», justifie-t-il avant de lui annoncer qu'elle n'est pas la bienvenue. «Avec tout le respect que je vous dois, vous êtes une femme et je vous dois respect, je demande à la sécurité de faire sortir TV5 Monde», argumente-t-il.

«Pas de violence !», répète-t-il plusieurs fois alors que la jeune femme est escortée sous les huées de la foule.

Pluie de condamnation

Deux jours plus tard, le 16 mai, la chaîne de télévision publique française diffusée à l'international s'est fendue d'un court  communiqué dénonçant ces agissements.

«Yves Bigot, Président directeur général de TV5 Monde et la direction de l'Information de TV5 Monde expriment toute leur solidarité et leur soutien à leur correspondante, Fanny Noaro-Kabré. Et s'associent au communiqué du ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme burkinabè, le MCCAT et nombre d'associations de journalistes burkinabè pour réaffirmer leur attachement à la liberté de la presse», peut-on lire. En effet, l'incident n'est pas passé inaperçu sur place, un collectif de journalistes burkinabés a  condamné le comportement de l'activiste, et demandé le respect de la liberté de la presse.

«La liberté d'expression, la liberté de la presse, la liberté d'informer, le droit à l'information sont des principes consacrés par la constitution burkinabè. Ces principes n'ont ni race, ni nationalité», explique-t-il.

#BurkinaFaso: RSF dénonce l'expulsion de la journaliste @FannyNoaro, correspondante de @TV5Monde & @int3rnationalRF d'une réunion publique du polémiste @KemiSeba1, empêchée de collecter puis de communiquer des informations sur une réunion publique.

Plus tard, RSF a elle aussi apporté son soutien à la jeune femme : «RSF dénonce l'expulsion de la journaliste [Fanny Noaro-Kabré], correspondante de [TV5 monde et la Rédaction internationale de Radio France] d'une réunion publique du polémiste Kémi Séba, empêchée de collecter puis de communiquer des informations sur une réunion publique», a écrit l'ONG dans un tweet.

La liberté d'expression, la liberté de la presse, la liberté d'informer, le droit à l'information sont des principes consacrés par la constitution burkinabè. Ces principes n'ont ni race, ni nationalité

En janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a renversé par la force le président élu du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'être inefficace face à la violence djihadiste. Le militaire est désormais président de la Transition pour une période de 3 ans ayant pour but de «lutter contre le terrorisme, restaurer l'intégrité du territoire national» et en «assurer la sécurité», et enfin «apporter une réponse efficace et urgente à la crise humanitaires et aux drames socioéconomiques et communautaires provoqués par l'insécurité».

Selon ces engagements pris, ni lui, ni les membres de son gouvernement ne seront éligibles à la présidentielle, aux législatives ou aux municipales «qui seront organisées pour mettre fin à la transition».

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