Xavier Azalbert, France-Soir
L'asservissement des peuples par la dette : un système qui profite à quelques-uns
Les banquiers prospèrent sur notre endettement.
Les géants pharmaceutiques tirent profit de nos systèmes de santé surendettés.
Les industriels de l'armement s'enrichissent des budgets militaires financés par la dette.
Les grands médias, souvent aux mains de quelques milliardaires, taisent les rouages de ce système.
Et trop souvent, les gouvernements légitiment ces dynamiques, au détriment des citoyens.
Dans un édito précédent sur l'Agenda 2030, j'évoquais les mécanismes qui limitent la liberté des peuples. Aujourd'hui, je me concentre sur le plus insidieux d'entre eux : la dette. Loin d'être une simple question comptable, la dette publique et privée est un levier de pouvoir qui pèse sur les 8 milliards d'habitants de la planète. Comment fonctionne ce système ? Qui en profite ? Et comment s'en libérer ? Plongeons dans les faits.
La dette mondiale : un fardeau colossal
En 2023, la dette mondiale – publique et privée – atteignait 305 000 milliards de dollars, soit 330 % du PIB global ( FMI). La dette publique seule, contractée par les États, représente 97 % du PIB mondial. En France, elle s'élève à 113 % du PIB, soit environ 3 300 milliards d'euros, avec des intérêts annuels de 54 milliards d'euros payés par les contribuables. Aux États-Unis, la dette publique frôle les 36 200 milliards de dollars, générant plus de 1 000 milliards d'intérêts par an.
Qui finance ces dettes ? Principalement des banques privées, des fonds de pension et des investisseurs institutionnels, via l'achat de bons du Trésor émis par les États. Ces titres, censés représenter une promesse de remboursement, reposent sur la confiance dans la capacité des États à taxer leurs citoyens ou à croître économiquement. Mais cette confiance est fragile : lorsque les taux d'intérêt montent, comme c'est le cas depuis 2022 avec les hausses décidées par la BCE (4,5 %), le fardeau de la dette s'alourdit, au détriment des services publics et des ménages.
Un mécanisme d'asservissement
La dette publique n'est pas qu'un chiffre sur un bilan. Elle engage les peuples, qui financent les intérêts par leurs impôts. Prenons l'exemple de la Grèce : en 2010, endettée à 180 % de son PIB, elle a été contrainte par la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne) d'adopter des mesures d'austérité brutales – baisses de salaires, privatisations, coupes dans les retraites. Résultat : un chômage à 27 % en 2013 et une récession prolongée. La souveraineté grecque a été sacrifiée au profit des créanciers.
Dans les pays du Sud, le tableau est encore plus sombre. La Zambie, endettée auprès de la Chine pour des projets d'infrastructures, a dû céder des actifs stratégiques en 2020 pour éviter le défaut de paiement. Selon la Banque mondiale, 40 % des pays à faible revenu sont en risque de surendettement, souvent piégés par des prêts libellés en devises étrangères, qui les exposent aux fluctuations monétaires.
Les ménages ne sont pas épargnés. En France, 120 000 dossiers de surendettement sont déposés chaque année, touchant souvent des foyers modestes piégés par des crédits à la consommation. Aux États-Unis, la dette étudiante dépasse 1,7 trillion de dollars, affectant 45 millions de personnes. Ces dettes individuelles, comme les dettes souveraines, limitent la liberté et maintiennent une pression constante sur les citoyens.
Qui profite de la dette ?
Les créanciers – banques privées, fonds spéculatifs et institutions comme le FMI – tirent des profits substantiels des intérêts. Les fonds vautours, par exemple, rachètent des dettes souveraines à bas prix pour exiger des remboursements exorbitants. En 2016, un fonds a poursuivi l'Argentine pour 1,5 milliard de dollars sur une dette initiale de 80 millions.
Ces pratiques, bien que légales, révèlent un système où les plus vulnérables paient le prix fort.
Les géants pharmaceutiques et militaires profitent également de l'endettement. Les systèmes de santé, comme le NHS britannique, endetté à hauteur de 10 milliards de livres, signent des contrats onéreux avec Big Pharma. Les budgets militaires mondiaux, qui atteignent 2 000 milliards de dollars par an, alimentent la dette tout en enrichissant les industriels de l'armement. Quant aux médias, leur concentration – 90 % des médias français sont détenus par neuf milliardaires – limite les débats sur ces enjeux, laissant les citoyens dans l'ignorance.
Une interdépendance géopolitique
L'éditorial pourrait suggérer une collusion entre grandes puissances, mais les faits pointent vers une interdépendance pragmatique. La Chine, qui détient environ 1 100 milliards de dollars de bons du Trésor américain, stabilise le dollar pour soutenir ses exportations. Une faillite des États-Unis nuirait à Pékin, d'où une coopération économique implicite. La Russie, souvent présentée comme exempte de dettes, maintient une dette publique faible (17 % du PIB en 2023), mais reste vulnérable aux sanctions et à la volatilité pétrolière.
Le risque d'un krach orchestré ?
L'idée d'un krach boursier servant de prétexte à une spoliation massive n'est pas sans fondement historique. En 1929, comme en 2008, les crises financières ont redistribué les richesses vers les élites financières, tandis que les populations subissaient chômage et précarité.
Aujourd'hui, la hausse des taux d'intérêt et l'endettement record rendent un tel scénario plausible. Si les intérêts de la dette dépassent la richesse produite, les États pourraient recourir à des mesures extrêmes, comme des hausses d'impôts ou des confiscations de patrimoine. Les divers éléments de coercitions, de déstructuration et de contrôle de la population sont aujourd'hui à disposition des élites mondialistes pour mener à bien un projet de domination des peuples du monde. Ce « Parce que c'est notre projet ! » à l'occasion duquel ; petit bonus qu'ils comptent s'octroyer ; ils seront en mesure de s'emparer de la totalité de ce que nous possédons, vous et moi : les 8 milliards d'êtres humains qui ne sont pas dans la combine.
Vers des solutions concrètes
Face à ce système, des solutions existent. D'abord, l'annulation de dettes, comme l'initiative PPTE de 2005, qui a réduit la dette de 36 pays pauvres. Les pays du Sud demandent aujourd'hui des annulations pour les « dettes climatiques », liées à l'adaptation au changement climatique. Ensuite, une régulation des fonds vautours et une réforme du FMI pourraient limiter les abus des créanciers. Enfin, l'éducation financière doit devenir une priorité pour protéger les citoyens des pièges du surendettement.
Il faut reprendre le contrôle
La dette n'est pas une fatalité. Elle est un outil de pouvoir, mais les peuples peuvent s'en émanciper. En exigeant la transparence des mécanismes financiers, en soutenant des réformes équitables et en s'éduquant, nous pouvons briser les chaînes de l'asservissement par la dette.
Car notre avenir ne doit pas appartenir aux banquiers, mais à nous, les 8 milliards d'êtres humains qui faisons vivre ce monde.
Je vous en fais état dans mon édito précédent. Donc à ceux d'entre vous qui ne l'ont pas encore lu... et que ça intéresse, je suggère d'aller voir ce dont il en retourne.
Quant à moi, je vous retrouve prochainement.