11/07/2025 bolivarinfos.over-blog.com  5min #283867

 Washington sanctionne Francesca Albanese pour avoir osé dénoncer les profits que l'Occident tire du génocide à Gaza

International: Marco Rubio s'acharne sur la rapporteuse spéciale de l'Onu pour les Territoires palestiniens

Près d'une semaine après que Francesca Albanese a présenté un rapport sur les « entreprises qui soutiennent le projet colonial israélien de déplacement et de remplacement des Palestiniens », le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a annoncé, mercredi 9 juillet, que les États-Unis lui imposeront des sanctions.

Francesca Albanese est menacée par Washington car elle dénonce les complicités, notamment des entreprises états-uniennes, dans « le projet colonial israélien de déplacement et de remplacement des Palestiniens ». Le chef de la diplomatie états-unienne a annoncé, mercredi 9 juillet, que les États-Unis imposeront des sanctions à la rapporteure (sic!) spéciale de l'ONU pour les Territoires palestiniens.

Marco Rubio a mis en cause sur X les « efforts illégitimes et honteux (de Francesca Albanese) visant à inciter la Cour pénale internationale à prendre des mesures contre des responsables, des entreprises et des dirigeants américains et israéliens ». Si les détails des sanctions n'ont pas été précisés, celles-ci pourraient consister à empêcher Francesca Albanese de se rendre aux États-Unis et à bloquer ses avoirs dans le pays, si tant est qu'elle en ait, selon un article de la BBC.

Une référence à la lutte des magistrats italiens contre la Mafia

Dans la foulée, Francesca Albanese a écrit sur X qu'elle se tenait « fermement et avec conviction du côté de la justice, comme (elle l'a) toujours fait ». Elle a rappelé qu'elle venait « d'un pays riche d'illustres juristes, d'avocats talentueux et de juges courageux qui ont défendu la justice au prix de grands sacrifices, souvent au péril de leur vie », et s'est dit fière « d'honorer cette tradition ». Une référence à la lutte des magistrats italiens contre la Mafia, et peut-être aussi aux résistances face à l'offensive lancée par Giorgia Meloni contre l'indépendance de la justice.

Le courroux de l'administration Trump se déchaîne alors qu'au début du mois de juillet, Francesca Albanese avait présenté devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, un rapport intitulé « De l'économie d'occupation à l'économie de génocide », portant sur « les mécanismes des entreprises qui soutiennent le projet colonial israélien de déplacement et de remplacement des Palestiniens ».

En février, elle avait également dénoncé comme « illégal » et « complètement absurde » le projet d'occupation de la bande de Gaza et de déplacement de sa population de Donald Trump. Le président des États-Unis avait annoncé vouloir en prendre « le contrôle » et la transformer en « Riviera du Moyen-Orient ».

Décidée à défendre le droit international, la rapporteure (sic!) spéciale s'est aussi étonnée, sur le réseau social X, mercredi 9 juillet, de voir que la France, l'Italie et la Grèce avaient ouvert leur espace aérien à Benyamin Netanyahou dimanche pour qu'il se rende à Washington, alors que ce dernier est visé par un mandat d'arrêt de la CPI. La juriste italienne, qui n'a de cesse de dénoncer le génocide en cours à Gaza, avait également recommandé, en avril 2024, la suspension des accords d'association de l'UE avec Israël.

Des accusations infamantes d'antisémitisme

Comme toujours face aux voix qui défendent la paix et la justice internationale, les accusations les plus infamantes et les moins justifiées sont de rigueur : la rapporteure (sic!) aurait pris part à des « activités partiales et malveillantes », ferait montre d'un « antisémitisme décomplexé » et de « soutien au terrorisme », argue ainsi Marco Rubio, via un communiqué de presse publié mercredi. Il prétend aussi que Francesca Albanese a formulé, dans « des lettres menaçantes » à plusieurs entreprises américaines, des « accusations infondées ». Une défense d'autant plus fallacieuse que le rapport présenté en juillet par la rapporteure (sic!) est fourni et documenté.

À la fin du mois de mai, Francesca Albanese dénonçait déjà dans nos colonnes la répression à l'égard des personnes dénonçant le massacre à Gaza : « Les pouvoirs frappent ceux qu'ils accusent de terrorisme, ceux qui s'indignent et chantent contre le génocide. » Car son cas n'est pas une exception.

Avant elle, d'autres ont déjà été ciblées par Washington. L'administration Trump a, par exemple, sanctionné, au début du mois de juin, quatre magistrates de la CPI : Solomy Balungi Bossa et Luz del Carmen Ibanez Carranza, à l'origine d'enquêtes sur des crimes de guerre présumés de soldats états-uniens en Afghanistan ; mais aussi Reine Alapini Gansou et Beti Hohler, qui ont autorisé la CPI à émettre des mandats d'arrêt contre le premier ministre israélien et son ancien ministre Yoav Gallant. Parmi les mesures annoncées, figuraient l'interdiction d'entrée sur le sol états-unien, ou le gel des avoirs détenus sur place... Des sanctions qui visent d'ordinaire des criminels ou des dirigeants politiques de pays adverses, plutôt que des magistrats.

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