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Cimetière à Sarajevo où sont enterrées les victimes du siège de la ville
La Repubblica a fait état d'une enquête menée par les autorités italiennes faisant état de voyages organisés pour tuer les habitants de Sarajevo pendant le siège dans les années 1990, où plus de 11 000 personnes ont trouvé la mort. Ces «safaris» sont supposés avoir été achetés par de riches Européens pour se divertir.
Le parquet de Milan a ouvert une enquête sur des informations selon lesquelles des groupes d'Européens riches auraient acheté des voyages à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine, pour tirer sur des civils pendant le siège de quatre ans de la ville dans les années 1990, a rapporté La Repubblica le 10 novembre. Le journal italien suppose que ces « touristes de guerre » payaient pour ce « loisir » une somme équivalente, selon les normes actuelles, à 80 000 à 100 000 euros.
L'enquête a été ouverte à la suite d'une plainte déposée par l'écrivain milanais Ezio Gavazzeni, qui a mené sa propre enquête. Il a affirmé que ces voyages auraient été achetés par des Allemands, des Français, des Anglais, des personnes de tous les pays occidentaux, qui auraient payé beaucoup d'argent pour être envoyées là-bas afin d'exécuter des civils. Selon lui, ces personnes riches ne le faisaient pas pour des raisons politiques ou religieuses, mais simplement pour « se divertir ».
« Safari à Sarajevo »
Le 11 novembre, le journal italien Il Giorno a révélé l'existence d'un document des services de renseignement militaire datant de 1994 qui confirme l'existence d'un présumé « safari » à Sarajevo. En outre, l'ancienne maire de Sarajevo, Benjamina Karic, qui avait déjà porté plainte contre des personnes non identifiées impliquées dans ces incidents en 2022, s'est déclarée prête à témoigner dans cette affaire. Sur le même sujet, un documentaire intitulé Safari à Sarajevo réalisé par Miran Zupanic est sorti en 2022.
La guerre de Bosnie (1992-1995) a éclaté après l'effondrement de la Yougoslavie, lorsque les Serbes de Bosnie ont tenté d'empêcher par la force l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine. Le siège de Sarajevo, organisé par les forces serbes pendant près de quatre ans et accompagné de bombardements constants, est devenu le symbole du conflit.
Le rapport du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) indique que la ville a vécu sans eau, sans électricité et sans nourriture, ses habitants ayant souffert en plus de la peur : environ 11 000 personnes, dont plus de 1 500 enfants, ont péri pendant le siège. La guerre s'est terminée par la signature des accords de Dayton qui ont consacré l'existence de la Bosnie-Herzégovine en tant qu'État unique mais divisé territorialement.