02/07/2025 2 articles francais.rt.com  3min #282998

 Iran : Le Parlement vote en faveur d'une suspension de la coopération avec l'Aiea. «Le pays ne se laissera plus tromper»

L'Iran suspend officiellement toute coopération avec l'Aiea

Source: Gettyimages.ru

Le président iranien, Massoud Pezechkian

Téhéran a mis fin à toute coopération avec l'AIEA, en réponse aux attaques israéliennes et américaines contre ses installations nucléaires. Cette décision est confirmée par décret présidentiel. Le Parlement iranien a voté la suspension des inspections et interdit l'entrée des inspecteurs jusqu'à ce que la sécurité nucléaire du pays soit garantie.

Le président iranien Massoud Pezechkian a signé, ce 2 juillet 2025, un décret mettant fin à la coopération entre la République islamique et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), comme l'a rapporté la télévision d'État iranienne.  La loi, adoptée le 25 juin par le Parlement et validée dès le lendemain par le Conseil des gardiens de la Constitution, est entrée en vigueur immédiatement après sa signature.

Ce texte interdit désormais l'accès du territoire iranien aux inspecteurs de l'AIEA. Cette mesure restera en vigueur jusqu'à ce que la sécurité des installations nucléaires soit garantie. Le vice-président du Parlement, Hamid Reza Haji Babaei, a confirmé que l'Iran « ne compte plus laisser accéder le directeur de l'AIEA, Rafael Grossi, à ses installations » et « n'acceptera pas l'installation de caméras de surveillance sur les sites ».

Réponse directe à l'agression israélo-américaine

Cette décision survient après la guerre de 12 jours entre l'Iran et Israël, déclenchée dans la nuit du 13 juin par des attaques israéliennes sur les sites nucléaires de Fordo, Ispahan et Natanz. Les États-Unis ont ensuite bombardé trois installations nucléaires iraniennes le 22 juin. En réponse, l'Iran a frappé la base américaine d'Al-Udeid, au Qatar, le 23 juin, avant l'annonce d'un cessez-le-feu.

Le président du Parlement, Mohammad Bagher Ghalibaf, a dénoncé le rôle de l'AIEA, qualifiant l'agence de « protecteur et serviteur d'Israël ». Il a souligné que « la coopération ne peut reprendre tant que la sécurité des scientifiques et des installations nucléaires iraniennes n'est pas assurée ».

Une coopération suspendue mais pas définitivement rompue

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Arakchi, a déclaré que « les voies de coopération ne sont pas fermées ». L'ambassadeur iranien auprès de l'ONU, Amir Saeid Iravani, a également précisé que le dialogue pourrait reprendre si l'AIEA remplissait enfin ses engagements et assurait une coopération équitable.

L'AIEA, par la voix de son porte-parole Fredrik Dahl, a reconnu avoir « pris connaissance des informations » relayées dans les médias et attendre désormais une confirmation officielle de Téhéran.

 Le directeur de l'AIEA, Rafael Grossi, avait précédemment affirmé que l'agence « n'a pas détecté de signes indiquant que l'Iran cherche à fabriquer une arme nucléaire ». Pourtant, les attaques contre les installations iraniennes n'ont suscité aucune réaction concrète de sa part, alimentant la défiance de Téhéran envers l'agence.

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